L’écriture et la projection : un nouveau genre dans la littérature française contemporaine? - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Etudes Françaises Année : 2019

L’écriture et la projection : un nouveau genre dans la littérature française contemporaine?

Résumé

This paper focuses on several contemporary French novels, all written from a cinematic point of view and concerning real or imaginary films (Cinéma by Tanguy Viel, Cheyenn by François Emmanuel, Le cinéma des familles by Pierre Alferi, Ni toi ni moi by Camille Laurens, Flip-Book by Jérôme Game, Western by Christine Montalbetti, Supplément à la vie de Barbara Loden by Nathalie Léger, Ils ne sont pour rien dans mes larmes by Olivia Rosenthal…). It must therefore be asked if these novels could define a new genre, in the filmic sense of the word (according to Rick Altman): projection, both as a technological device of the cinematograph and as an unconscious psychological process, could thus describe a certain type of cinematographic anchoring of literature, a distinctive method of writing based on the interval between words and pictures – in the unreeling of a text designed like a screen, both cover and repository – for the movie figures. In order to explore the expansion of this genre, this article will distinguish it from other remediation techniques, then analyze the various texts from a semantic and syntactic point of view, adopting, finally, a pragmatic approach tracing back to previous uses of the term “projection” in literature reviews (from Marie-Claire Ropars-Wuilleumier to Véronique Campan via Fabien Gris), highlighting the genre’s literary origins pre-1990s.
Cet article concerne quelques romans français récents et la reconfiguration générique – entendue au sens des études cinématographiques – qu’entraînerait la notion de projection pensée comme opérateur intermédiatique. Pour étayer l’hypothèse que la projection, en tant que dispositif technique et processus psychique, fonctionne parfois comme un mode d’articulation du cinéma et de la littérature (l’écrivain comme spectateur aussi bien), il faut penser un principe d’écriture mu par l’évanescence et la hantise de figures filmiques. Cela revient à faire émerger un genre, du moins selon la théorie sémantique-syntaxique-pragmatique de Rick Altman. Il s’agit donc d’explorer l’extension et la compréhension de ce nouveau genre en le différenciant d’autres pratiques de remédiation, en analysant un corpus restreint mais susceptible de s’enrichir (de Cinéma de Tanguy Viel à Cheyenn de François Emmanuel via Le cinéma des familles de Pierre Alferi, Ni toi ni moi de Camille Laurens, Flip-Book de Jérôme Game, Western de Christine Montalbetti, Supplément à la vie de Barbara Loden de Nathalie Léger, Ils ne sont pour rien dans mes larmes d’Olivia Rosenthal…) et enfin en remontant le fil des textes théoriques et critiques qui ont déjà fait émerger l’importance des mécanismes projectifs dans l’écriture (de Marie-Claire Ropars-Wuilleumier à Véronique Campan en passant par Fabien Gris) ainsi qu’en posant quelques jalons généalogiques d’une poétique historique qui remonterait du Malheur au Lido de Louis-René des Forêts au Nouveau Roman en passant par Claude Ollier.

Dates et versions

hal-02496287 , version 1 (02-03-2020)

Identifiants

Citer

Marie Martin. L’écriture et la projection : un nouveau genre dans la littérature française contemporaine?. Etudes Françaises, 2019, Écrire après le cinéma, 55 (2), pp.115-133. ⟨10.7202/1061909ar⟩. ⟨hal-02496287⟩
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