Centre-Val-de-Loire. Mosnes, Le Bourg.
Résumé
Le diagnostic archéologique fait suite à un projet d’enfouissement de réseaux dans le bourg de Mosnes, à proximité de l’église Saint-Martin (XIIe siècle), où un sarcophage et de sépultures ont été découverts à proximité de l’église.
Trente-six faits archéologiques s’échelonnant du haut Moyen Âge à nos jours ont été reconnus. Si aucune structure gallo-romaine n’a été identifiée, du mobilier céramique que des terres cuites architecturales (tegulae, fragment de tubulure) ont été prélevés en position secondaire.
Les plus anciennes inhumations mises au jour datent de la seconde moitié du VIIe siècles et sont contemporaines des premières mentions du bourg. Elles semblent se concentrer sur la moitié sud de la Place de l’église. Cette première phase d’inhumation se caractériserait par l’utilisation du sarcophage comme contenant funéraire. Son emploi, difficilement quantifiable avec cette configuration d’opération, semble toutefois minoritaire.
Les inhumations se succèdent au sud de l’église jusqu’à XIIe siècle. Aucune autre des sondages n’a, semble-t-il, livré de sépultures antérieures au XVe siècle. Il est donc possible de supposer une utilisation forte de ce secteur, aujourd’hui au carrefour des rues Nationale et d’Ouches, lors du premier Moyen Âge.
À l’extrémité occidentale de l’emprise, plusieurs niveaux d’occupation datés des IXe-XIIIe siècles ont été reconnus. Leur interprétation est difficile (terre noire ?). Cependant celle-ci n’a pas de vocation funéraire. Leur localisation, à 65 m à l’ouest de l’église, marque une limite de l’espace funéraire de ce côté-ci.
L’espace sépulcral utilisé entre les XIIIe et XVe siècles n’a pas été perçu dans les sondages ouverts au cours de l’opération. Ce hiatus chronologique est confirmé par une absence relative de mobilier céramique (XIIIe-XVIIe siècles inclus).
À la période moderne, l’aire funéraire paraît donc se concentrer aux abords directs de l’édifice.
La densité de sépultures d’immatures apparaît très élevée à l’arrière du bâtiment. L’importance de cette proportion autorise à y reconnaître un secteur réservé à l’inhumation des plus jeunes défunts.
L’emprise du cimetière figurée sur le cadastre du XIXe siècle est double : la partie occidentale, englobant toute la nef est la plus grande, l’entrée s’y fait par le côté sud ; à l’arrière, une petite surface enserre le chevet. Le mur découvert dans le sondage au sud de l’église, correspond à la limite sud de ce cimetière. Il est translaté au moins dès 1822 à son emplacement actuel.
Sur ce même plan, les maçonneries mises au jour dans les sondages au nord et à l’ouest de l’église sont relevées correspondent à des bâtiments aujourd’hui disparus.