Une utilisation de l’archéologie en épistémologie de l’histoire : démarche ou modèle ? - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2018

Une utilisation de l’archéologie en épistémologie de l’histoire : démarche ou modèle ?

Résumé

L’Image d’Epinal de l’archéologue fouillant le sol, semble empruntée dans d’autres disciplines, comme pour signaler l’enjeu d’importance d’une recherche en sciences humaines et sociales notamment ; enjeu d’une recherche ciblée uniquement sur les faits, que les anglais nomment "evidence" ; une recherche, primaire ou première, qui argue, par l’emprunt même de ce terme, d’une originalité matérielle, au plus près d’une source, fut-elle un texte, ou plus largement une œuvre de l’esprit : une métaphore dont il faut comprendre le sens caché. Mais alors pourquoi emprunter ce terme en sciences humaines et sociales ? Indices, traces, empreintes du passé sont présents autant dans le sol que dans les écrits. Omniprésents, ils sont interprétables à l’infini pour qui s’applique à les rechercher. Les découvrir implique autant de perception que de connaissances même si d’aucun relève du hasard. Une pratique de la recherche historique au plus près d’une réalité dissimulée ou ensevelie implique une enquête méticuleuse voire criminalistique des faits et des sources documentaires. Le moindre détail a son importance. Cette pratique qui consiste à exhumer des traces permet de déchiffrer le passé à travers un modèle de raisonnement qui s’appuie sur une analyse indiciaire mais aussi et inévitablement analogique des vestiges. Les artefacts ne sont pas les témoins de l’histoire du passé. Ils sont les signes enfouis de l’existence d’une mémoire active du passé (L. Olivier). « L’archéologie n’est pas un domaine qui permet d’étudier directement le passé (…). Il s’agit au contraire d’un champ qui dépend totalement de l’impact qu’ont sur le passé les choses trouvées dans le monde contemporain. » (L. Binford). Le travail de l’historien ou de l’archéologue ne peut être une simple accumulation de narration. L’histoire qui s’inscrit à travers les artefacts est mise en relation des faits entre eux. Dans la diversité des échelles du temps et de l’espace, les vestiges comme les objets du passé offrent comme l’écrit S W. Benjamin (1989) « cette chance de faire sortir par effraction du cours homogène de l’histoire une période déterminée ». Si l’historien cherche à reconstituer ce qui s’est passé, l’archéologue fait parler la matérialité des vestiges, ultime composant de l’universel humain. Par le biais d’une écriture entre archéologue et chercheur en épistémologie, cette communication s’intéresse à l’actualité, l’opportunité et la scientificité de tels emprunts interdisciplinaires. A partir d’exemples il s’agit d’interroger l’existence d’une démarche archéologique où la matérialité des objets oriente et guide la recherche. En toile de fond de cette réflexion se posent plusieurs questions : quelles parallèles tracer et construire entre sources historiques et faits archéologiques ? La lecture indiciaire à différents niveaux d'échelles d'un artefact, d’une trace, peut-elle être érigée en tant que méthode ?
Prévot et Morin, Nanterre 2018.pdf (1.85 Mo) Télécharger le fichier
Format : Présentation
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)

Dates et versions

hal-02488330 , version 1 (22-09-2020)

Identifiants

  • HAL Id : hal-02488330 , version 1

Citer

Denis Morin, Cédric Prévot. Une utilisation de l’archéologie en épistémologie de l’histoire : démarche ou modèle ? : Analyser un corpus d’images scolaires : exemples de sources et hypothèses d’une méthode indiciaire.. Archéologie volée, trahie, sublimée : enquête sur l’existence d’un modèle archéologique dans les autres disciplines du savoir - Deuxième journée d’étude pluridisciplinaire, AJCN 395 - Université Paris-Nanterre, Dec 2018, Nanterre, France. ⟨hal-02488330⟩
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