On a caché des lames de silex dans l’Icaunais ! Le gisement du Paléolithique supérieur de Chaumois « hameau des Bries » à Appoigny (Yonne, France). Approche préliminaire de l’industrie lithique provenant d’un amas - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2019

The Upper Paleolithic site of Chaumois "hameau des Bries" at Appoigny (Yonne, France). Preliminary approach of the lithic industry coming from a blade deposit

On a caché des lames de silex dans l’Icaunais ! Le gisement du Paléolithique supérieur de Chaumois « hameau des Bries » à Appoigny (Yonne, France). Approche préliminaire de l’industrie lithique provenant d’un amas

Résumé

Upper Palaeolithic blade deposits or caches are rather poorly documented archaeological assemblages. Examples do exist, but they are scarce and, being ancient discoveries, they often provide us with little information. Moreover, the term “cache” can be inappropriate, since the context of the discovery is insufficiently documented and the relations between the blades are overlooked or ignored. The recent discovery of a blade deposit, located on a small surface of the Chaumois open-air site (Appoigny, Yonne, France), is a much needed contribution to further our knowledge of such an archaeological phenomenon. The precise observations made first during the diagnostic phase, then during the archaeological excavation, made it possible to collect not only spatial, but also precious technical and economic data, and to propose an interpretation as to the composition of the deposit. The concentration is composed of 340 flint artefacts with a very high proportion of blades, whereas flakes, bladelets and cores are particularly scarce. It thus appears to be the result of a selective process, mainly focusing on laminar blanks and a few uncharacteristic retouched tools (burin, endscraper and retouched blades). A single fragment of a backed bladelet was also found. The morphological and technical features of these blades and what can be deduced of the “chaîne opératoire” process, tend to point towards a Middle or Upper Magdalenian chronocultural attribution, for which only rare comparative archaeological examples can be found in the immediate surroundings of the site. The analysis stresses a selection of blades taken from different stages of the “chaîne opératoire”, such as first-grade “plein debitage” blades but also second-choice or maintenance and restructuring blades. This selection, heterogeneous at least in terms of blade regularity and morphology, questions what prehistoric men considered as potentially useable and what we call the knapper’s intentions. Many refittings demonstrate that the blades were brought as bundles but also as isolated products. This concentration of 170 blades originated from the knapping of 30 flint blocks at least. After the deposit, possibly in a container of some sort, the blades suffered many post-depositional alterations, resulting in the dispersion of objects as far as 2.5 m away from the main concentration, and many stigmata related to cryoturbation and the compaction of the sediment (splintering of the edges, fracturing of the blades, etc.). Despite these alterations, the deposit’s homogeneity is nonetheless preserved, and its study provides unprecedented information about an Upper Palaeolithic blade deposit, in a local context in which prehistoric occupations are rare.
Les « caches » ou « dépôts » de lames de silex sont des ensembles archéologiques relativement mal connus pour l’ensemble du Paléolithique supérieur. Certes des exemples existent mais ils sont peu nombreux et en raison de leur mise au jour à l’occasion de fouilles anciennes, ils demeurent souvent peu informatifs. L’utilisation du terme cache est même parfois galvaudée alors que le contexte de la découverte est insuffisamment documenté et que les relations entre les lames sont ignorées. L’exhumation récente d’un dépôt de lames, sur une surface limitée d’un site de plein-air, sur la commune d’Appoigny (Yonne) au lieu-dit "Chaumois", vient utilement combler cette lacune documentaire. La précision des opérations menées dans un premier temps lors d’un diagnostic puis dans le cadre de fouilles préventives, a permis d’obtenir de riches informations spatiales, techniques mais aussi économiques et de proposer des interprétations sur la composition de cette concentration. L’amas composé de 340 fragments de silex taillés est avant tout caractérisé par une très forte proportion de lames alors que les éclats, lamelles et nucléus sont particulièrement rares. Il s’agit donc du résultat d’une sélection essentiellement composée de supports laminaires bruts et de quelques outils par ailleurs peu diagnostiques (burin, grattoir, lames utilisées). Un seul fragment de lamelle à dos accompagne cet outillage sur lames. Les caractéristiques techniques et morphologiques des supports et ce que l’on peut en déduire sur la chaîne opératoire permettent de proposer une attribution de cet ensemble au Magdalénien moyen ou final qui trouve peu d’écho dans les environs proches. L’analyse de l’ensemble montre un choix porté vers des lames appartenant à différentes séquences de la chaîne opératoire, lames de plein débitage, comme lames d’entretien. Ce choix, assez hétéroclite en termes de régularité et de morphologie des lames, pose la question de ce que les préhistoriques considéraient comme potentiellement utilisables et de ce que nous appelons les intentions des tailleurs. La réalisation de nombreux remontages montre que ces lames ont été apportées soit en fagot, regroupant des supports issus du même bloc débité, soit sous forme de produits isolés, sélectionnés au sein de débitages distincts. Les différentes qualités de matière première montrent que le débitage d’une trentaine de blocs, est à l’origine de ce regroupement de quelques 170 lames. Postérieurement à son dépôt, sans doute dans un contenant, ce paquet de lames a subi des altérations post-dépositionnelles qui se traduisent notamment par une dispersion de certains objets sur près de 2,50 m de distance et par la présence de nombreux stigmates sur les lames liés à la cryoturbation et au tassement des sédiments (esquillements des bords, fracturation d’une grande partie des supports laminaires, etc.). Malgré cela, le dépôt a conservé son homogénéité et son étude permet d’obtenir des informations inédites sur une cache de lames du Paléolithique supérieur, qui plus est dans un contexte régional où les occupations préhistoriques sont rares.
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Origine : Fichiers éditeurs autorisés sur une archive ouverte

Dates et versions

hal-02474503 , version 1 (10-11-2021)

Identifiants

  • HAL Id : hal-02474503 , version 1

Citer

Pierre Bodu, Alexis Taylor, Lorène Chesnaux, Paul Fernandes, Mathieu Rué. On a caché des lames de silex dans l’Icaunais ! Le gisement du Paléolithique supérieur de Chaumois « hameau des Bries » à Appoigny (Yonne, France). Approche préliminaire de l’industrie lithique provenant d’un amas. XXVIIIe Congrès préhistorique de France, Préhistoire de l'Europe du Nord-Ouest : mobilité, climats et identités culturelles., May 2016, Amiens, France. pp.207-229. ⟨hal-02474503⟩

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