La Bible dans les livrets d’Eugène Scribe
Résumé
La religion occupe une place prépondérante dans les nombreux livrets d’Eugène Scribe (1791-1861), mais seuls trois actes des opéras "L’Enfant prodigue" et "Le Juif errant" se réfèrent explicitement à la Bible, plus précisément à la parabole de l’enfant prodigue et à l’Apocalypse (enfer et jugement dernier), outre quelques références au Nouveau Testament dans l’opéra "Le Prophète". Le librettiste français semble ainsi se désintéresser d’une veine d’inspiration à l’origine de multiples ouvrages au XIXe siècle mis en musique par Méhul, Rossini, Verdi, Saint-Saëns, etc., préférant se concentrer sur des sujets non bibliques, tels que le martyr des premiers chrétiens, les guerres de religion ou les conflits religieux entre chrétiens et juifs, chrétiens et musulmans, catholiques et protestants, le fléau de l’inquisition, les relations entre laïcs et religieux, etc. Le thème du pacte avec le diable, auquel Scribe ne consacre pas moins de cinq ouvrages, peut cependant être relié aux tentations du Christ dans le Nouveau Testament.