De la dignité et excellence de l’animal. Faut-il voir dans la parole de la fable un discours dissident ? - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Les Dossiers du Grihl Année : 2013

De la dignité et excellence de l’animal. Faut-il voir dans la parole de la fable un discours dissident ?

Résumé

On the Animal’s dignity and excellence. Are the fairytale’s motives an alternative to “Man as a miracle of Nature”’s topoi ? The discourse on dignitas hominis and the steretotypes dealing with Man as a “terrestrial God”, a truely miracle of Nature compared to beasts created only to serve him, are gaining such ground all along the 16th Century that it becomes the major philosophical argument on which Descartes’s ideas will take root in the following century. Nevertheless, at the time Montaigne considers such topoi with a skeptical and wistful gaze in his “Apologie de Raimond Sebond”, in the same way the fairytale tradition emerging in Early Modern Europe shows some representations able to question Man’s prerogatives. Medieval stories like “Canis” (in the Dolopathos book) which echoes remote narratives full of oriental wisdom, some Straparola’s tales like “Fortunio” or “Il Re Porco” (King Pig), Basile’s “Cagliuso” emphasize topics such as metamorphosis, the helpful animal, human ungratefulness. In such tales, we can hear a dissonant voice compared to the hegemonic discourse coming from the Jewish and Christian tradition. In some way, the reader is led now to question the border between Man and Animal, to reconsider the proposition of the moral superiority of Man.
Le discours sur la dignitas hominis et les topoi relatifs à l’homme « Dieu terrestre », véritable miracle de la nature comparé aux bêtes brutes créées uniquement pour le servir, se répandent au xvie siècle au point de constituer le discours philosophique dominant, sur lequel fera fonds Descartes au siècle suivant. Toutefois, parallèlement à Montaigne qui pose un regard sceptique et désenchanté sur de tels topoi dans l’Apologie, la tradition du conte qui émerge en Europe à la même époque propose des figurations qui invitent à douter des privilèges de l’homme. Des histoires médiévales comme « Canis » (dans le Dolopathos), qui se fait l’écho de lointains récits de sagesse orientale, des contes de Straparola comme « Fortunio » ou « Il Re Porco » (Le Roi Porc), « Cagliuso » de Basile mettent en valeur des motifs comme la métamorphose, l’animal serviable, l’ingratitude humaine. De tels contes font entendre une voix dissonante par rapport au discours hégémonique de tradition judéo-chrétienne. Le lecteur est ainsi conduit tantôt à s’interroger sur la bordure entre l’homme et l’animal, tantôt à reconsidérer la thèse de la supériorité morale de l’homme.

Dates et versions

hal-02466022 , version 1 (04-02-2020)

Identifiants

Citer

Patricia Eichel-Lojkine. De la dignité et excellence de l’animal. Faut-il voir dans la parole de la fable un discours dissident ?. Les Dossiers du Grihl, 2013, Expression de la dissidence à la Renaissance, 7, ⟨10.4000/dossiersgrihl.5628⟩. ⟨hal-02466022⟩
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