Introduction à la poétique des Suisses J.-J. Bodmer et J.-J. Breitinger, suivie d’un choix de textes
Résumé
Ces deux inséparables collaborateurs qu’étaient Johann Jakob Bodmer et Johann Jakob Breitinger sont généralement regroupés sous l’appellation « les Suisses » et occupent une place charnière à une époque de transition qui voit la naissance de l’esthétique. En tant que wolffiens convaincus, ils partent des mêmes principes que Gottsched (notamment celui de l’imitation de la nature) et poursuivent des objectifs similaires – en premier lieu l’amélioration du goût. Pourtant, après une période de relative entente, leurs chemins se séparent : l’école de Leipzig et celle de Zürich se déchirent au sujet des droits de l’imagination, à la suite de la querelle sur Milton. La poétique des Suisses est moins systématique que celle de Gottsched ; elle procède d’une série de réflexions et d’observations sur les œuvres. Elle n’est donc pas fondamentalement une poétique normative et déductive, mais explicative et inductive. Encore fortement influencée par le principe rhétorique movere et docere, elle met cependant l’accent sur le plaisir que procure la poésie, et se donne pour objectif d’en étudier la source : elle s’attache ainsi aux mécanismes qui produisent chez l’être humain cette sensation de plaisir esthétique. La psychologie de Wolff sert aux Suisses de référence et ses catégories fournissent le socle de leur réflexion. Ils dégagent ainsi ce qu’ils appellent la « logique de l’imagination », les règles de l’imagination, qui offrent une certaine marge de manœuvre au poète.
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La poétique des Suisses J. J. Bodmer et J. J. Breitinger, E. jaubert.pdf (292.42 Ko)
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