Goda Buticha (Ethiopie) ou le fantôme de la transition du Middle au Later Stone Age - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2019

Goda Buticha (Ethiopie) ou le fantôme de la transition du Middle au Later Stone Age

Résumé

Goda Buticha (“Cave of Ghosts” in the local Afaan Oromoo language), located near Dire Dawa in Eastern Ethiopia is one of the few sites documenting Late Pleistocene and Holocene human occupation in the Horn of Africa. Its preserved long stratigraphical sequence (more than 2 meters deep) records human presence from ~63 ka, and highlights a major chronological gap from ~23 ka to 8 ka, which prevents (as it is the case for other sites in the region) a direct documentation of the transition from the Middle to the Later Stone Age. However, it raises important issues in terms of cultural (dis)continuity between the late Pleistocene and Mid-Holocene in the Horn. Beyond the technical features described at the site, the results from the comparative analysis are integrated with the chronological, sedimentological and palaeoenvironmental studies, and discussed at the regional scale. The lithic assemblage from the lower units of Goda Buticha (~63-23 ka) are characterised by typical MSA features, such as the use of Levallois flaking system and retouched points. High frequencies of elongated blanks may recall the MSA assemblage of Porc-Epic but the assemblage at Goda Buticha differs from the one of Porc-Epic by a more frequent use of obsidian and a trend towards the production of smaller blanks. These results highlight the variability within the Late Pleistocene MSA in the Horn of Africa. The assemblages from the upper layers (mid-Holocene) at Goda Buticha offer a complex picture, with the occurrence of both MSA and LSA features. They may represent very local adaptations, reintroduction of MSA characteristics within an LSA context or continuity into recent periods. It is interesting to note that the nearby terminal Pleistocene levels of Laas Geel shelter 7 are also characterised by such a combination of MSA and LSA features. The results add to the evidence for great variability of lithic technologies across Africa at the end of the Pleistocene and Holocene and may have implications for major questions, central to the understanding of this period: adaptation to climatic instability (the “Big Dry”) and population movements allowing us to highlight great cultural diversity whether linked with spatial ("regional identity"), or temporal (Early vs Late MSA) variability. Therefore, the LMSA of the Horn appears not to be a monolithic entity, and, in its variability as well as in its features represents a behavioural patchwork, which makes its integration into the general models of the H. s. dispersals during the Late Pleistocene difficult. It also and mostly highlights the need to continue first working in smaller scale units, and questions the MIS 3 & 2 human occupations at a local scale.
éthiopien, est l’un des rares sites documentant l’occupation humaine de la fin Pléistocène et de l’Holocène dans la Corne de l’Afrique. Sa longue séquence stratigraphique (>2 mètres) enregistre des séries d’occupations depuis ~60 ka et met en évidence un hiatus chronologique et sédimentaire majeur de plus de 15 000 ans (~23-7 ka BP). Sans permettre d’appréhender directement, à l’instar des principaux sites de la région, la transition Middle/Later Stone Age (MSA/LSA), elle est un témoin privilégié pour discuter des (dis)continuités techno-culturelles à la fin du Pléistocène supérieur et à l’Holocène dans la Corne. La rareté des sites présentant de longues séquences dans cette région empêche également une compréhension à grande échelle de la dispersion des groupes humains ou de la diffusion comportementale. Au-delà des caractéristiques techniques, les résultats de l’analyse comparative du site sont intégrés aux études chronologiques, sédimentologiques et paléoenvironnementales, puis examinés à l’échelle régionale. L’étude du mobilier archéologique des couches inférieures de la séquence (~63-23 ka) met en évidence des caractéristiques MSA typiques telles que l’utilisation de modalités Levallois du débitage ou la confection de pointes unies ou bifaciales. La production de supports allongés peut en particulier faire écho au faciès MSA du site voisin de Porc-Epic, où l’usage plus généralisé de l’obsidienne ainsi qu’une composante lamellaire plus importante distinguent néanmoins fortement les deux assemblages l’un de l’autre. Les assemblages des couches supérieures (Holocène moyen) offrent une image « plus complexe », dans la mesure où des caractéristiques mixtes MSA et LSA sont apparentes, interrogeant directement sur une adaptation très locale des populations, la réintroduction de composantes MSA dans un contexte LSA ou une continuité technique jusqu’à des périodes récentes. Il est intéressant de noter en particulier que les niveaux du Pléistocène final de Laas Geel 7 (Somaliland) sont également caractérisés par une telle mixité technique MSA/LSA. Au final, Goda Buticha est donc un exemple de la grande variabilité comportementale dans la Corne de l’Afrique à la fin du Pléistocène et à l’Holocène, avec des implications pour comprendre l’adaptation des populations à l’instabilité climatique du « Big Dry ». La transition MSA/LSA de la Corne, difficile à appréhender, ne semble pas être liée à des changements monolithiques, mais plutôt relever d’un glissement comportemental multifacette qui rend difficile son insertion dans les modèles généraux de la dispersion des Homo sapiens. Cela souligne également la nécessité de poursuivre l’investigation sur les occupations humaines de cette période dans leur cadre climatique et environnementale à une échelle avant tout locale.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-02402425 , version 1 (10-12-2019)

Identifiants

  • HAL Id : hal-02402425 , version 1

Citer

David Pleurdeau, Erella Hovers, Alice Leplongeon, Asfawossen Asrat, Zelalem Assefa, et al.. Goda Buticha (Ethiopie) ou le fantôme de la transition du Middle au Later Stone Age. Dynamiques culturelles et transformation des paysages dans un continent en mutation : du Big Dry à l’Holocène dans l’Est africain, Sep 2019, Toulouse, France. ⟨hal-02402425⟩
51 Consultations
0 Téléchargements

Partager

Gmail Facebook X LinkedIn More