Naissance et mort à Nîmes dans l’Antiquité. Un espace funéraire dédié au pied de l’enceinte romaine.
Résumé
Le site de Montaury, à Nîmes se situe dans l’antiquité à proximité de la porte occidentale de l’enceinte augustéenne. Le rempart, conservé sur plusieurs centaines de mètres dans cette zone, et un espace funéraire se développant à ses pieds ont fait l’objet d’une recherche pluriannuelle entre 2014 et 2019. L’occupation funéraire, fouillée entre 2017 et 2019, a livré plus de 60 sépultures dans un espace réduit de 100 m2, qui s’installent depuis le changement d’ère jusqu’au début du IIIe s. Si les premières sépultures, mises en place conjointement au développement de la construction du rempart, accueillent une population non sélectionnée, très vite dans le courant du Ier s. cette zone devient un espace privilégié, voire réservé, pour l’inhumation des très jeunes enfants. Les pratiques funéraires y sont très spécifiques : contrairement aux préceptes prônés par les textes anciens, un grand soin est apporté à ces sépultures. Elles montrent une très grande variabilité dans leurs aménagements, qui s’avèrent complexes. La population qu’elles accueillent est fortement sélectionnée : des tombes de fœtus, parfois très jeunes (entre 5 et 6 mois de gestation) partagent l’espace funéraire avec celles d’enfants tous décédés avant 6 mois de vie révolus. Ces structures s’accompagnent de 4 tombes de chiens. Il s’agit dans cette présentation de comprendre les enjeux sociétaux sous-tendant la mise en place de ces tombes, consacrées à des enfants à peine ou pas nés, mais aussi de mieux connaitre le paysage péri-urbain de la ville, à travers ses espaces funéraires et ce qu’ils disent de l’organisation de la société à l’époque romaine.