Cultivating urban vacant lots as new commons (Detroit, USA)
Cultiver les friches urbaines comme de nouveaux communs (Detroit, États-Unis)
Résumé
In cities of the Global North, where reign private or public ownership, vacant lots are reclaimed by communities for urban agriculture. Especially in Detroit, a shrinking city, massive land vacancy constitutes an opportunity to solve the tragedy of the non-commons in contemporary urbanization. Yet reclaiming the land for community urban agriculture does not entail the creation of urban commons, which necessitate complex processes of use and management. Based on a field survey conducted in Detroit for doctoral research and on a review of the literature on vacancy, urban agriculture and the common(s), this article demonstrates that building agricultural urban commons lies on three constitutive dimensions: occupying the land as territorial commons; cultivating the land with commons of knowledge; and governing the land as a common. The appearance of agricultural urban commons in Detroit can thus be interpreted as rising alternatives facing a political, economical, social and food crisis, that are nevertheless vulnerable to land grabbing for non-common uses.
Dans les villes du Nord, où dominent les régimes de propriété publics ou privés, des espaces vacants sont réappropriés par la société civile pour y mener des initiatives d’agriculture urbaine. À Detroit en particulier, ville en décroissance, la vacance foncière massive constitue une aubaine qui pourrait participer à résoudre la tragédie des non-communs dans les villes contemporaines. La mise en culture des espaces vacants par la société civile ne suffit pourtant pas à en faire des communs urbains, ces derniers nécessitant l’établissement de processus complexes d’usage et de gestion. À partir d’une enquête de terrain réalisée à Detroit dans le cadre d’un doctorat, et en mobilisant la littérature scientifique sur les espaces vacants, l’agriculture urbaine et la notion de commun(s), cet article montre que la construction de communs agricoles urbains réside dans trois dimensions constitutives : le territoire occupé des nouveaux communs fonciers ; le territoire cultivé via les communs socio-techniques ; et le territoire gouverné comme processus de création du commun. Si l’apparition de communs agricoles urbains à Detroit propose ainsi une série de réponses alternatives à une crise politique, économique, sociale et alimentaire, elle témoigne aussi d’une vulnérabilité face aux risques d’accaparement des territoires pour des usages non-communs.