Recension : Daniel Defoe, La grande tempête. Traduction et édition critique par Nathalie Bernard et Emmanuelle Peraldo - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue E-rea - Revue électronique d’études sur le monde anglophone Année : 2019

Recension : Daniel Defoe, La grande tempête. Traduction et édition critique par Nathalie Bernard et Emmanuelle Peraldo

Résumé

D'emblée, sachons gré à Nathalie Bernard et à Emmanuelle Peraldo, toutes deux spécialistes de la littérature anglaise du XVIII e siècle, d'avoir eu la bonne idée de faire découvrir ou redécouvrir au lectorat français La grande tempête1, recueil de quelque 70 lettres publiées par Daniel Defoe juste après la tempête qui sévit en particulier dans le sud de l'Angleterre les 26 et 27 novembre 17032 et que les deux traductrices rattachent à une « poétique de la catastrophe » (p. 24), expression qui, dans le cas de cet écrit un peu atypique, pourrait être nuancée et donner lieu à celle de « rhétorique de la catastrophe ». L'entreprise est d'autant plus salutaire que les catastrophes, parce qu'elles portent atteinte à « la vie nue », pour reprendre une expression de Giorgio Agamben3, continuent à fasciner nos contemporains et que les approches environnementales et écocritiques renouvellent actuellement le champ de la critique littéraire. Les études consacrées à Defoe, en particulier, mettent désormais en lumière la prédilection de l'écrivain pour l'écriture de la nature (« nature writing »). Robert Markley est sans doute l'un des pionniers de cette nouvelle veine critique. Selon lui, Defoe « rejette la notion naïve d'une écologie primitive » (cité p. 25) : mais, en vérité, ce rejet se situe bien en amont des écrits de Defoe et se trouve déjà dans des textes du XVI e siècle qui, s'ils mettent en exergue une philosophie vitaliste, ne contiennent pour autant aucun discours « naïf » témoignant d'une quelconque « écologie primitive ». Il conviendrait donc, pour mieux saisir les enjeux de La grande tempête, de situer Defoe dans un courant de pensée qui prend naissance avec des traités du XVII e siècle tels que Lamentable newes,The last terrible tempestious windes and weather, ou encore The windie yeare, tous trois datés de 1613 et non traduits à ce jour. On voit en effet déjà s'esquisser ici les bribes du modèle de la collecte de données prôné par Defoe. 2La chronologie proposée en début d'ouvrage permet de contextualiser une oeuvre encore mal connue en France et la bibliographie concise qui clôt le volume permettra à tout lecteur désireux d'en savoir plus d'approfondir ses connaissances dans ce domaine.

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hal-02350002 , version 1 (05-11-2019)

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Citer

Sophie Chiari. Recension : Daniel Defoe, La grande tempête. Traduction et édition critique par Nathalie Bernard et Emmanuelle Peraldo. E-rea - Revue électronique d’études sur le monde anglophone, 2019, ⟨10.4000/erea.7333⟩. ⟨hal-02350002⟩
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