« Félix Aubert, Art dans Tout, and Art Nouveau Lace »
Résumé
La bataille en faveur d'un art "pour tous" et "dans tout" constitua un enjeu principal pour de nombreux artistes français (et européens) de la fin du XIXe siècle et fut à l'origine de diverses de collaboration avec l'industrie contemporaine. Une certaine sérialisation de la production (avec ou sans le recours à la machine) devenait nécessaire si l'on voulait réduire les coûts de fabrication du mobilier ou de la décoration murale, et la commercialisation par les grands magasins était un passage obligé. Mais, au-delà des bonnes intentions, les artistes qui acceptèrent de se soumettre aux contraintes imposées par la production industrielle et par le réseau commercial moderne furent peu nombreux. La figure de Félix Aubert est parmi celles-ci. Considéré par Julius Meier-Graefe comme le prototype de "l'artiste industriel", Aubert fut en effet l'un des rares créateurs qui réussit à faire produire et faire diffuser des créations relevant d'une esthétique résolument "moderne" : ce qui reste des papiers peints, dentelles, textiles ou décors céramiques conçus entre la fin du XIXe siècle et le début des années 1920 en témoigne.