Varèse - Une synthèse
Résumé
On rappelle le projet de Varèse. Les notes, ni les rythmes, ne sont plus les éléments de langage principaux de la musique. Que reste-t-il ? Les timbres sans doute. Varèse écrit surtout pour orchestre, ou grand ensemble, comme pour autant de laboratoires de timbres. Il s'intéresse particulièrement aux nouvelles lutheries électroniques (ondes Martenot et thérémine). L'abolition des hauteurs précises, impossible, engendre cependant des efforts d'abrasion de ces dernières. On promeut le glissando et « l'instrument » qui lui semble inféodé : la sirène. On fait imploser les hauteurs, les unes sur les autres, par les clusters. On développe l'emploi des percussions, car la plupart sans notes. Ionisation (1928) leur est ainsi entièrement dédiée. L'ensemble de l'oeuvre, hautement scientiste, emprunte ses titres aux mondes des chimie, optique, mathématiques, physique des matériaux, etc. Si ces positivismes ingénus semblent aujourd'hui datés, l'oeuvre n'en reste pas moins visionnaire. Le son, en effet, serait peut-être devenu, aujourd'hui, un critère plus important que les notes, rythmes, ou autres paramètres traditionnels du langage musical. Du moins c'est l'opinion de Makis Solomos développée dans De la musique au son.
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)
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