Les constructions infinitives régies par un verbe de perception
Résumé
Ce travail porte sur les constructions infinitives du français régies par un verbe de perception et s’inscrit au carrefour des approches sémantico-logique, cognitive et syntaxique. D’un côté, l’analyse syntaxique indique que le sujet interprétatif de l’infinitif fonctionne comme le complément d’objet direct du verbe recteur, l’infinitif occupant ainsi dans la complémentation de ce verbe une position non prévue par son schéma actanciel. D’un autre côté, l’analyse sémantico-logique montre que la construction infinitive forme une proposition constituant l’argument final du prédicat principal. Face à ce décalage dans la correspondance syntaxe-sémantique, nous montrons que la discontinuité morphosyntaxique de la construction infinitive n’affecte pas sa constituance. Nous considérons en effet qu’un même actant peut être fragmenté formellement sans que cela implique sa (sub)division en deux nouveaux actants et nous proposons donc de considérer en syntaxe la construction infinitive dans son entier comme l’actant complément du verbe de perception.
Mots clés
(non-)correspondance
discontinuité morphosyntaxique
prédicat
argument final
proposition
schéma actanciel
complémentation
verbe recteur
complément d’objet direct
infinitif
constructions infinitives
sujet interprétatif
constituance
actant
fragmentation formelle
Jean-Christophe Pellat et Martin Riegel (directeurs de la thèse)
syntaxe-sémantique
verbes de perception