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Article Dans Une Revue Polysèmes Année : 2017

« Démesure du temps : littérature et arts »

Résumé

Ce recueil d'articles est issu du colloque « Time's Excesses/La folie du temps » qui s'est tenu à l'Université de Caen-Normandie les 27 et 28 mai 2011. Ce colloque, organisé par Gilles Couderc et Marcin Stawiarski, a été le fruit d'un travail de collaboration entre l'Equipe de Recherches Interdisciplinaires sur les Iles Britanniques, l'Irlande et l'Amérique du Nord (ERIBIA, E.A. 2610) et l'International Society for the Study of Time (ISST). Certaines des communications prononcées lors de ce colloque ont été publiées dans la revue de l'ISST (Kronoscope) ; les autres, regroupées sous la thématique de la « Démesure du temps » paraissent dans ce numéro spécial de la revue Polysèmes. Cette collection comprend des études provenant de multiples champs disciplinaires tels que les beaux-arts, la littérature et la musique. Interdisciplinaire, ce recueil nous donne à lire des articles portant à la fois sur des représentations et sur des esthétiques du temps. Force est de remarquer qu'il s'inscrit dans le prolongement de la réflexion sur le temps dans l'art abordé dans la première partie de ce numéro portant sur l'art intempestif, et ce non seulement parce que les deux parties interrogent la notion du temps, mais aussi parce que toutes les deux font appel à des formes et à des phénomènes recourant à l'excès, au débordement, voire à des régimes prédiqués sur l'incongruité et l'incohérence. L'objectif de ce recueil est d'engager une réflexion sur la notion de démesure qui caractérise l'excentricité et l'impensable du temps dans sa dimension esthétique. Aux apories et aux paradoxes du temps, l'art a souvent répondu en mettant en scène une certaine folie du temps qui ne cesse de souligner la vaine entreprise d'y cerner un sens. Il y a, dans la représentation artistique du temps, une inconcevabilité, une outrance, voire une violence qu'évoquent certaines représentations telles que celles de Saturne dévorant l'un de ses enfants (pour ne mentionner que la sculpture de Simon Hurterelle). Le poète Jules Supervielle écrit : Quand les chevaux du Temps s'arrêtent à ma prote J'hésite un peu toujours à les regarder boire Puisque c'est de mon sang qu'ils étanchent leur soif. (Supervielle, 1934, 289) On a affaire ici à une double métaphore qui sert à signifier le temps humain : celle d'un temps représenté en animal anthropophage qui se nourrit de notre sang ; mais, celle, aussi, de notre sang qui traduit le vivant et sa mortalité : un temps-vie qui ne peut que s'évider et s'épuiser. D'une part, la notion de démesure est synonyme de ce qui se quantifie, par multiplication ou par amplification, en tant que dépassement de toute mesure, ce que l'on peut constater dans les phénomènes de gigantisme ou de saturation. Mais, d'autre part, la démesure peut se concevoir aussi comme une absence de toute mesure, à savoir ce qui échappe à toute quantification débouchant sur l'insaisissable, le fuyant, le non mesurable (ce en quoi la démesure fait justement écho à l'intempestif). https://journals.openedition.org/polysemes/1959
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Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)
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Dates et versions

hal-02266736 , version 1 (15-08-2019)

Identifiants

  • HAL Id : hal-02266736 , version 1

Citer

Marcin Stawiarski. « Démesure du temps : littérature et arts ». Polysèmes, 2017, L'art intempestif—La démesure du temps, 17. ⟨hal-02266736⟩
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