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Chapitre D'ouvrage Année : 2007

"Le sonore comme prétexte à image ou comme rater la musicalisation du roman : l’exemple de Paul-Émile Cadilhac"

Résumé

Transposer une oeuvre musicale dans l'espace romanesque, c'est l'inscrire dans une multiplicité de rapports entre le texte et la musique. C'est précisément ce que tente, au début du XX e siècle, un écrivain français, aujourd'hui méconnu, Paul-Émile CADILHAC. Sous forme de manifeste, l'auteur élabore pour ses oeuvres romanesques un programme, publié en 1924 (préface de son roman La Pastorale). Cette volonté manifestaire tisse un lien étroit entre la musique et la littérature, car le « Manifeste » définit les romans comme des « symphonies littéraires », et rend compte d'un véritable système analogique entre le musical et le littéraire. Les thèmes, le rythme, les tons, les accords, l'orchestration et l'instrumentation, paraissent tous offrir leurs équivalents romanesques. Ainsi élaboré, le réseau de correspondances tente d'apparenter le roman à l'oeuvre musicale. Or, à un niveau où la présence intersémiotique apparaît la plus probante, notamment celui de la description dont la thématique met en évidence le lien interartistique, le texte littéraire paraît se refuser à un rapprochement trop étroitement analogique. Une relation de simple identité entre un art et un autre semble utopique. En effet, se constitue une double dynamique : d'un côté, la description du musical ne peut se passer d'une représentation visuelle et spatialisante, d'un autre côté, aucune image ne paraît pouvoir exister dans les romans de Cadilhac sans évoquer le sonore. Tout se passe alors comme si la musique n'avait rien de musical, et comme si seule l'image validait le projet de ses « symphonies littéraires ». C'est en examinant les modalités de l'évocation du sonore dans ses romans (métaphore, recours au pictural, hypotypose, redondance, cliché) que nous soulignons ici, en premier lieu, le lien indéfectible qui se tisse entre la musique et l'image. Puis, une analyse de l'image musicalisée et de la description d'oeuvre d'art musicale, nous permet de mettre en valeur le glissement qui s'opère progressivement de l'oreille à l'oeil, processus qui détourne et pervertit continûment le projet romanesque initial de la musicalisation. Mots-clefs : Cadilhac-« symphonie littéraire »-musicalisation-son-image.
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Citer

Marcin Stawiarski. "Le sonore comme prétexte à image ou comme rater la musicalisation du roman : l’exemple de Paul-Émile Cadilhac". Correspondances : vers une redéfinition des rapports entre la littérature et les autres arts, Etudes réunies par C. Rauseo K. Zieger et A. Huftier, CD-Rom- P.U. de Valenciennes, 2007, 2007. ⟨hal-02266670⟩
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