. Carrille--m'en-doutais-je-pas-bien, On a payé mon maître. Il le méritait bien, pour avoir imité Ce fol de Don Quichotte en sa témérité

, Plus que résumé, c'est ici escamotage » écrit Serge Maurel dans son édition de La celosa de sí misma, p.44, 1981.

, vos frères ont raison /De vous tenir ainsi recluse à la maison. / Considérez un peu l'état auquel vous êtes, / Toutes vos actions aux faux bruits sont sujettes, /Et c'est avec raison que n'ayant plus d'époux, /Ils ne désirent point qu'on médise de vous. / Les grands festins, le Cours, le Bal, la Comédie, /Sont lieux suspects pour vous, ISABELLE -Mais à leurs volontés il faut bien vous soumettre/Et pour vous dire vrai

L. Le-désistement-de-don, salué par les personnages d'Amar sin saber a quién

C. Voir and . Dumas, Du gracioso au valet comique. Contribution à la comparaison de deux dramaturgies (1620-1660), 2004.

, « La valorisation d'un personnage consiste à lui attribuer, par voie de transformation pragmatique ou psychologique, un rôle pl us important... dans le système de valeurs de l'hypertexte, que ne lui en attribuait l'hypotexte, p.483

, Après avoir attribué la verdad sospechosa à Lope en 1644, Corneille reconnut son erreur et cita

. Nise and . Inés, figure dans des pièces tragiques (voir Nise lastimosa et Nise laureada de Bermúdez) et comiques (voir La dama boba de Lope

, Ce nom, donné par d'Ouville à un personnage secondaire naïf, est celui du gracioso rusé de El atrólogo fingido

S. C. Voir, R. W. Morley, and . Tyler, Los nombres de personajes en las comedias de Lope, p.65, 1961.

I. Horizontaux,

, Le succès même de ces motifs entraîna leur répétition, et la profusion de ces comédies. Camouflage, dissimulation, déguisement et mystification sont les maîtres mots des intrigues. La mystification féminine occupe une place essentielle dans trois des pièces (L'Esprit follet, La Suite du Menteur, La Jalouse d'elle-même). Ces comédies sont dominées par les ressources d'ingéniosité d'une jeune femme voilée, qui s'entoure de mystère et dirige le jeu, suscitant la curiosité, le désir et l'amour d'un partenaire masculin, qui ne connaît d'abord d'elle qu'une silhouette, qu'une voix (L'Esp. follet, La Suite), une main ou un oeil inopinément dévoilés, ne peut rendre compte des comédies issues de comedias qu'en évoquant certains motifs transversaux qui sous-tendent et apparentent leurs actions

. Au-début-de-l'esprit and . Angélique, mais très vite elle s'improvise poursuivante envers Florestan, dont elle « hantera » la chambre. Parallèlement, la marge d'action laissée au jeune homme, épris d'une femme fantomatique, est réduite ; son amour est d'emblée paradoxal, il s'agit d'un véritable acte de foi en une beauté longtemps dissimulée sous un masque. Les formules « Aimer sans savoir qui », titre d'une pièce de Lope, ou « Aimer sans avoir vu », pourraient tenir lieu de devise à ces pièces 30 . Il n'est pas anodin de constater que la jeune femme est associée à une ville dont l'espace semé d'embûches doit être déchiffré par le galant. Les héros de L'Esprit follet et de La Jalouse d'elle-même sont de jeunes provinciaux nouvellement venus à Paris, le Dorante de La Suite du Menteur est un parisien échoué dans une prison lyonnaise. Les pressions liées à ces situations s'accentuent, au point que le héros de La Jalouse d'elle-même souhaite fuir Paris

, Le Menteur par ailleurs est confronté lui aussi aux codes de l'espace parisien qu'il ne maîtrise pas et subit les effets du brouillage d'identités causé par la confusion entre les noms des jeunes filles. Il semble opportun de parler ici de correspondances entre les thèmes et le statut même de ces textes. La prééminence de ces motifs -mystification féminine et affabulation débridée -au sein de comédies adaptées de comedias, dont l'hypotexte reste souvent occulté, permet de hasarder l'hypothèse selon laquelle le voile et la mystification, thèmes récurrents, sont les symboles des modalités d'écriture de ces textes qui dissimulent leur source ; l'on peut aller plus loin, et dire que la femme-fantôme ou la « dame invisible » (titre d'une autre comédie inspirée de La dama duende, écrite en 1685 par Thomas Corneille et Hauteroche) est la figure emblématique de cette Espagne désavouée, omniprésente et ludique, dont nous repérons les traces dans ces pièces. Nous pouvons dire pour conclure que les pratiques hypertextuelles d'annexion ou d'appropriation sont des outils de lecture très pertinents pour explorer les oeuvres théâtrales du XVIIe siècle ; la recherche en ce domaine reste ouverte. Il importe de rompre avec les catégories mises en place par l'histoire littéraire traditionnelle, caractérisée par sa tendance à polariser la création dramatique du Grand Siècle autour de quelques titres et noms d'auteurs célèbres. Savoir que des pièces comme le Menteur ou La Suite du Menteur font partie d'une mouvance plus vaste et s, Les comédies Le Menteur et Jodelet astrologue sont aussi régies par une mystification, masculine cette fois, mais dans les deux cas la « machine à mensonges » pour ainsi dire se dérègle et s'emballe sous l'action cumulative de ses succès, jusqu'à ce que les supercheries et que les mythomanes 31 soient démasqués

T. La-dama-duende, éd. Valbuena Briones, pp.573-93, 1989.

J. Ruiz-de-alarcón, A. V. Ebersole, C. Madrid, and L. Hispanicas, TIRSO DE MOLINA (Fray G. Téllez), La celosa de sí misma, 1981.

, D'autres tragi-comédies ou comédies contemporaines, imitées ou non d'oeuvres espagnoles, laissent aussi une large place à l'initiative fémin ine : on peut citer des héroïnes déguisées et parfois travesties en hommes, comme dans La Soeur valeureuse de Mareschal ou Les Deux Pucelles de Rotrou

, Le thème est en vogue à l'époque et reparaît dans d'autres comédies imitées de l'Espagne. Voir par exemple La Belle invisible de Boisrobert (1656), d'après la nouvelle de Castillo Solórzano

. Dorante, . Dans-le-menteur-;-le-maître, . Le, J. Dans, and . Astrologue,

. Vega, . Carpio, F. Lope, and . De, Amar sin saber a quién, 1967.

F. Boisrobert, L. De, A. Jalouse-d'elle-même, ;. Courbé, P. Corneille et al., , 1644.

;. La, A. L'esprit, and . Follet, dans : L'Intégrale, p.1646, 1643.

J. Chapelain, Sentiments de l'Académie française touchant les Observations faites sur la tragi-comédie du Cid, 1936.

A. A. L'âge-classique, ;. Cioranescu-a, L. Masque, ;. Le-visage, C. Dumas et al., GUICHEMERRE R., « La francisation de la comedia espagnole chez d'Ouville et Scarron », dans L'Âge d'or de l'influence espagnole, Los nombres de personajes en las comedias de Lope, vol.17, pp.25-27, 1900.