L'attractivité rémoise en questions - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Chapitre D'ouvrage Année : 2009

Questions about Reims attractiveness

L'attractivité rémoise en questions

Philippe Thiard

Résumé

Ce chapitre des mélanges offerts à Marcel Bazin se propose d’objectiver la notion d’attractivité à partir d’une analyse des transformations économiques que révèlent les transferts d’établissements à destination d’une agglomération réputée affectée par des processus de métropolisation, l’agglomération rémoise. Après un rappel de la définition économiciste de l’attractivité donnée par les spécialistes du marketing territorial de développement économique et que l'on peut résumer à la capacité d'un territoire à attirer des projets d'investissement productif mobiles plus efficacement que d'autres territoires, ce texte rappelle d’abord les critiques formulées à l’encontre des méthodes qui servent à la mesurer et qui s’appuient essentiellement sur les rankings dont un très petit nombre privilégient l’échelle urbaine. En réponse à ces critiques et aux définitions de l’attractivité comme simple potentiel de développement, le texte propose d’autres mesures de l’attractivité fondées sur les implantations réelles d’établissements ayant une origine externe à l’agglomération et sur une quantification des emplois qui en découlent. Bien plus que de déterminer l’attractivité de la métropole rémoise, cette analyse propose d’objectiver l’attraction réelle de la ville à partir d’une exploitation de la base des transferts d’établissements de l’INSEE. Pour recouper les définitions habituellement admises de l’attractivité économique (investissements productifs greenfields émanant de sociétés dont le siège est extérieur au site d’implantation), les activités dépendant du potentiel local de consommation (services aux ménages, commerces de détail, services non marchands), ainsi que les activités non directement productives (finance, postes et télécommunications, construction) et l'agriculture ont été retirées de la base. Les mesures permettent d’identifier une attractivité brute qui correspond aux emplois créés par transferts d'établissements venant d'une autre zone d'emploi (ZE) auxquels on ajoute les emplois générés par des créations d'établissements résultant d'entreprises dont le siège social est extérieur à la zone d'emploi. L'attractivité nette soustrait de ce premier indicateur les activités correspondantes ayant quitté la zone d'emploi pour une autre. Sur cette base, Reims apparaît comme la ZE la plus attractive de Champagne-Ardenne, l'attraction nette étant à l'origine d'une création d'emplois correspondant à 1,8 % du stock d'emplois initial (contre 1 % pour la région Champagne-Ardenne). Elle apparaît toutefois beaucoup moins attractive qu’une ville comme Château-Thierry, beaucoup plus proche de Paris et qui appartient à la structure informelle de coopération, le G10, que Reims a mis sur pied avec les villes petites et moyennes de son aire d'influence. Ce faisant, elle concentre environ 40 % du solde net des implantations entre 1999 et 2005, tant en Champagne-Ardenne qu'à l'échelle du G10 et même 54 % si on ne considère que les créations liées aux échanges avec l'Ile-de-France. L'attractivité a une contribution plutôt modeste au développement local et à la croissance de l'emploi, loin derrière les dynamiques résultant du développement endogène. Le profil de ces implantations est très peu en correspondance avec une économie de nature métropolitaine, du fait de la sous-représentation dans ces implantations des activités de conseil, de services opérationnels aux entreprises et d’intermédiation au regard de ce l'on observe par ailleurs à l'échelle de la Région et du G10. Par ailleurs, l'industrie y est également surreprésentée en termes relatifs et les activités de services opérationnels sont surtout dans des activités banales tels que le gardiennage, la sécurité et le travail intérimaire.
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Dates et versions

hal-02265590 , version 1 (10-08-2019)

Identifiants

  • HAL Id : hal-02265590 , version 1

Citer

Philippe Thiard. L'attractivité rémoise en questions. Anne-Marie Grangé, Pernette Grandjean, Alain Reynaud, Les vertus de l'interdisciplinarité. Mélanges offerts à Marcel Bazin, Les cahiers de l'IATEUR, numéro spécial, pp. 425-442, 2009. ⟨hal-02265590⟩
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