Από τη σκανδαλοθηρική δημοσιογραφία στο λαϊκό μυθιστόρημα : Ο Σύλλογος των αγάμων και οι Φίφτυ-του, ένα επίκαιρο μυθιστόρημα των αρχών του 20ου αιώνα
Du scandale médiatique à la fiction populaire : Le club des célibataires et les fifty-two, un roman d’actualité grec du début du XXe siècle
Résumé
Cet article étudie les multiples interactions entre presse et littérature en Grèce à partir de la figure d’un écrivain-journaliste prolifique, A. Kyriakos (1864-1919). Plus précisément, il s’intéresse à l’un de ses romans populaires publié anonymement en 1909, Le Club des célibataires et les fifty-two. L’étude met en évidence que la matière de ce roman est proprement médiatique car issue de plusieurs faits divers scandaleux qui avaient secoué l’opinion athénienne un an avant sa parution : il correspond donc bien au genre que Marie-Ève Thérenty dans ses recherches avait nommé « roman d’actualité » et constitue même un exemple emblématique des échanges complexes qui s’opèrent entre presse et littérature en Grèce à l’aube du XXe siècle. Par un dépouillement de la presse grecque de 1908, l’article montre comment l’actualité tout comme le travail journalistique en lui-même jouent un rôle matriciel dans l’émergence de la fiction romanesque. Il explore notamment les relations entre le roman et la façon dont le journal éphémère et sensationnaliste, Tachydromos, dont Kyriakos était le directeur, avait traité ces faits divers. Dans la suite des reportages proposés par ce journal se déployaient de nombreuses stratégies romanesques, proprement littéraires qui visaient à renforcer l’impact émotionnel de l’information. Ce sensationnalisme est repris dans Le Club des célibataires et les fifty-two qui non seulement ordonne et rassemble le contenu d’une multiplicité d’articles mais s’applique également à imaginer la suite et les détails des faits relatés dans la presse de l’époque. Toutefois si du point de vue poétique, l’article montre que des continuités et des ressemblances évidentes se tissent entre le travail d’écriture journalistique et romanesque, lorsqu’on se place au niveau de l’analyse de l’effet-idéologie, on constate une véritable rupture. L’étude montre que la fiction, moins contrainte par les enjeux politiques d’une presse grecque volontiers moralisatrice et nationaliste, permet une représentation bien plus apaisée de ces événements ayant été présentés par les quotidiens comme des véritables outrages aux mœurs publiques.
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