La philosophie narrative de Judith Butler. Une théorie de l’identité LGBTIQ
Résumé
Judith Butler (2005) construit son concept de genre de manière narrative. Elle n’en donne pas les caractéristiques définis sous forme de diagramme ou d’image statique et définitive. Elle reprend plutôt différentes histoires qu’elle emprunte à la tradition philosophique et psychanalytique. Ces récits rendent compte de plusieurs processus de subjectivation qui expliquent comment cela se fait que les sujets assument un genre. S’inscrivant dans un héritage méthodologique à la fois hégélien et foucaldien, Butler définit le concept de genre comme le mouvement de ce processus et le décrit en racontant l’histoire de ce qu’il conceptualise. Cette manière d’écrire de la philosophie n’est pas le résultat d’un choix arbitraire ou d’un goût personnel. Il répond à l’impératif de reconnaitre l’expérience des personnes LGBTIQ sans en faire des sujets anormaux. Si le genre comme un processus narratif que Butler (2002; 2004; 2005; 2009) caractérise comme sans sujet et indéfini, alors tout sujet est engagé dans un processus de constitution de son genre qui n’est par jamais achevée. Les personnes revendiquant une identité ne correspondant pas à des idéaux-types prédéfinis comme modèles ou comme buts à atteindre ne font qu’assumer cette situation. Il n’y a pas de différence de nature entre les personnes dites normales et les personnes LGBTIQ.
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)
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