L'archéo-géophysique ou la détection et la cartographie des sites archéologiques - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Annales des Rencontres archéologiques de Saint-Céré Année : 2018

L'archéo-géophysique ou la détection et la cartographie des sites archéologiques

Résumé

Depuis maintenant plus de 60 ans, des géophysiciens essayent d’appliquer les méthodes de la géophysique à la détection et la cartographie des sites archéologiques, donc à des objets très superficiels par rapport à ceux étudiés d’ordinaire : pétrole, charbon, eau, ressources minières. Cette échelle d’investigation – la plupart du temps entre 0 et 2m de profondeur- fait de l’archéo-géophysique un champ spécifique tout comme la géophysique appliquée à la recherche environnementale. Initié en France par Albert Hesse, en Allemagne par Irwin Scollar, en Angleterre par Martin Aitken et en Italie par la Fondation Lerici, ces développements ont permis d’aider les archéologues dans leurs recherches sur le terrain. Vu souvent comme un outil ‘divinatoire’ (voir sans sonder), le rôle du géophysicien s’est cantonné dans un premier temps à celui du spécialiste que l’on tolère (archéologie = terrain de jeu pour des expérimentations) et que l’on sollicite sur son terrain d’étude. Fort de l’attribut « non-destructif », la géophysique a commencé à évoluer pour s’adapter aux questionnements archéologiques, très différents des questionnements standards de la géophysique traditionnelle. Car l’objet archéologique est spécifique en plusieurs points : tridimensionnel par essence, il ne se plie guère aux hypothèses simplificatrices utilisées par ailleurs (milieu homogène, objets de dimensions importantes par rapport à leurs profondeurs d’enfouissement). Méthodes et raisonnements doivent s’adapter aux problématiques archéologiques. Nous développerons les deux méthodes reines que sont l’électrique et le magnétique puis la dernière apparue : le radar-sol. D’autres méthodes peuvent être employées comme la sismique réfraction ou réflexion, la gravimétrie ou la prospection thermique mais restent anecdotiques pour le domaine de l’archéo-géophysique et ne seront pas abordées ici. La donnée géophysique, une fois traitée par le géophysicien doit être appréhendée par l’archéologue généralement sous forme de cartes. Si la phase de définition de la problématique archéologique est importante, celle de l’interprétation l’est encore plus. Déconnecté du raisonnement archéologique, le géophysicien sera cantonné dans son rôle de spécialiste dont le rapport ne constituera qu’une annexe des rapports archéologiques. De même si l’archéologue interprète les données géophysiques sans le contrôle du géophysicien, le risque de mauvaise ou de sur-interprétation est évident. Les récents progrès instrumentaux (motorisation, géolocalisation, multicapteurs) ainsi que ceux des technologies de visualisation (SIG, Réalité virtuelle) permettent de croire que nous sommes arrivés à un stade mature technologiquement. Les avancées futures viendront plus de l’amélioration du dialogue entre géophysiciens et archéologues que de la technologie. De ce travail commun pourra alors émerger un véritable questionnement profitable aux deux parties.
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  • HAL Id : hal-02188753 , version 1

Citer

Michel Dabas. L'archéo-géophysique ou la détection et la cartographie des sites archéologiques. Annales des Rencontres archéologiques de Saint-Céré, 2018, 25, pp.117-124. ⟨hal-02188753⟩
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