Couleurs, rituels et normes religieuses en Grèce ancienne - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Archives de Sciences Sociales des Religions Année : 2016

Colors, rituals and religious norms in ancient Greece

Colores, rituales y normas religiosas en la Grecia antigua

Couleurs, rituels et normes religieuses en Grèce ancienne

Résumé

In Ancient Greece, the notion of poikilia, “colorfulness, variegation”, was equated with harmony, and a pleasing arrangement of the world. But what kind of role did colors play in the ritual devices whose function was precisely to maintain good relationships with the divine powers as well as with the cosmic order? Did Greek people see in them an intrinsic value, a specific mode of action, a form of agency? A study of the inscriptions regulating cultic actions and behaviors in the sanctuaries and during rituals reveals that colors can be given a particular attention in three type of cases: first, the whiteness of some substances or materials can serve to erase traces of stains and to guarantee ritual purity within a sacred space, in order to insure a harmonious communication with the gods. Second, color can be one of the characteristics required from the animals sacrificed to the gods. It is often about getting animals “without blemish”, with a uniform fur or skin, sometimes white, sometimes black, rarely red. Lastly, the color and the decoration of the clothing of the priest and the worshippers are the object of a regulation that is sometimes strict. The purpose is therefore to distinguish and hierarchize the various actors, depending on their social status and their degree of participation to rituals, but also their ability to guarantee the efficiency of rituals.
Dans le système de représentations des Grecs anciens, la poikilia (« bigarrure ») était mise en relation avec l’harmonie et la disposition harmonique du monde. Mais quel rôle jouaient exactement les couleurs dans les dispositifs rituels, destinés précisément à entretenir de bons rapports avec les puissances divines et maintenir cet ordre cosmique ? Les Grecs leur attribuaient-ils une valeur intrinsèque, un mode d’action propre, une forme d’agency ? L’étude des inscriptions réglementant les actes du culte et les comportements dans les sanctuaires et lors des rituels révèle que les couleurs peuvent faire l’objet d’une attention particulière dans trois types de cas. D’abord, la blancheur de certaines substances ou matières peut servir à effacer les traces de souillure et à garantir la pureté rituelle au sein de l’espace sacré, pour assurer une communication harmonieuse avec les dieux. Ensuite, la couleur peut être l’une des caractéristiques exigées des animaux sacrifiés aux dieux. Il s’agit souvent de se procurer des bêtes « sans tache », au pelage uniforme, tantôt blanc, tantôt noir, plus rarement roux. Enfin, la couleur et le décor des vêtements du prêtre et des fidèles font l’objet d’une réglementation parfois stricte. Il s’agit alors de distinguer, de hiérarchiser les différents acteurs en fonction de leur statut social et de leur degré de participation aux rituels, mais aussi de garantir l’efficacité des rites.
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Dates et versions

hal-02177766 , version 1 (09-07-2019)

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Citer

Adeline Grand-Clément. Couleurs, rituels et normes religieuses en Grèce ancienne. Archives de Sciences Sociales des Religions, 2016, 174, pp.127-147. ⟨10.4000/assr.27750⟩. ⟨hal-02177766⟩
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