La circulation sanguine comme pierre de touche: Harvey, Riolan, Descartes

Sarah Carvallo (1, 2)

1 ECL - École Centrale de Lyon
2 IHRIM - Institut d’Histoire des Représentations et des Idées dans les Modernités

Le concept de santé constitue le noyau dur de toute théorie médicale, mais il s'enrichit d'une épaisseur propre à une époque, un lieu, une épistémologie et une métaphysique particulière. Dans la médecine moderne des années 1630-1670, d'un côté, il désigne un idéal caractérisé par la juste proportion entre les éléments, qu'étudie l'anatomie ; de l'autre, une fréquence que repèrent de nouvelles technologies du savoir. Ces réaménagements scientifiques induisent une autre détermination de la santé dans le cadre d'une anatomie politique, qui vise non seulement à soigner, mais aussi à prévenir les épidémies et améliorer l'état général de la population. Cette alternative entre deux manières de généraliser l'individuel à travers deux objets anatomiques-l'humani corporis fabrica ou le « body politick »-permet de ressaisir l'épaisseur de la conception moderne de la santé opérant de façon plurielle dans la science et induisant un pluralisme feuilleté dans la médecine occidentale.

Mots clés: norme; anatomie; pluralisme; médecine moderne Key words : health; rule; norm; règle; santé; ideal; anatomy; pluralism; modern medicine

Domaines: Philosophie

Sarah Carvallo. La circulation sanguine comme pierre de touche: Harvey, Riolan, Descartes. Lato Sensu, revue de la Société de philosophie des sciences, 2016, 3 (1), pp.85-92. ⟨10.20416/lsrsps.v3i1.243⟩. ⟨hal-02170018⟩