, l'abbé stigmatise ces improductifs auxquels il oppose une « classe » « active qui produit sans cesse », comptant, entre autres, les laboureurs et les commerçants 27 . À l'image des richesses de Cocagne, les fortunes des hommes d'argent sont sans fondement, prodigieuses et illusoires. Plutus est le dieu des fausses richesses

, Avec l'économie de marché et la libéralisation des échanges, la « main invisible » tord la main trop visible d'un État monarchique absolu : « Poser l'hypothèse de la régulation spontanée lorsqu'on vit sous un régime d'absolutisme dirigiste est un acte de courage politique ; il auréole socialement les économistes qui franchissent ce pas ; le soutien des Lumières leur est acquis 29 ». Cette modernité triomphera au siècle suivant. Mais Plutus est immortel. Son retour sur le devant de la scène à la fin du XX e siècle a provoqué le « big bang » financier mondial que l'on sait. Soumis aux normes de la finance et au pouvoir de l'actionnariat, victime d'une augmentation démesurée du coût financier du capital, paralysé dans son développement par la charge que constituent des rentes financières totalement improductives, le monde économique est en crise. Le pays de Cocagne sur lequel règne ce nouveau Plutus est celui des paradis fiscaux. Le dieu de la finance a-t-il terrassé l'économie politique ? Certains économistes contemporains, 2013.

C. Gabriel-françois, Développement et défense du système de la noblesse commerçante, vol.1757, pp.37-38

, Dramaturgie de l'économie libidinale », article à paraître, qui constitue le second volet de notre recherche sur les allégories théâtrales de l'économie au XVIII e siècle. Ce principe de dépense est à mettre en parallèle avec la logique du gaspillage présente dans la fiction contemporaine et étudiée dans Florence MAGNOT-OGILVY et Martial POIRSON (dir, Sur ces liens entre finance et jouissance, voir Éric NÉGREL, « Plutus libertin, 2012.

P. Jean-claude and O. , , p.91