Anthropomorphisme et sociolecte des mèmes internet : lolcats et cat-lebrities - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Babel : Civilisations et sociétés Année : 2016

Anthropomorphism and sociolects within internet memes: lolcats and cat-lebrities

Anthropomorphisme et sociolecte des mèmes internet : lolcats et cat-lebrities

Laura Gabrielle Goudet

Résumé

Animals (mainly cats) have a greater and greater presence online, especially through comical images whose main feature is to be composed of a caption, often split across the image. These captions are to be taken as the cats' utterances. This type of anthropomorphism based on the human interpretation of what those cats may be experiencing (feelings, expressions...) is prevalent online and the word "lolcat" refers both to the animal and the meme. More and more linguists have worked on such issues as the characterization of the idiolect presented in these captions. Some refer to it as quasi-pidgins born online (Lefler, Liberman) and show how this lect is part syntactic, part phonetic twists on spelling, and part creative grammar, thanks to a community of highly engaged internet users who comment and create content on the most important lolcat site, I can has Cheezburger (Miltner, Vaughan and Gawne). In this article, I will draw the limits of these anthropomorphic discourses by linking them to motherese (that is, infant-oriented speech), because of the affective proximity between humans and pet cats. This affection tends to disappear when dealing with famous cats ('cat-lebrities'), whose discourse is solely created by a single source (often, their owners). These cat-lebrities are anthropomorphized through a single discursive ethos.
Les animaux, et particulièrement les chats, ont envahi internet dans une série d'images comiques, dont la caractéristique principale est d'être assortie d'une légende de part et d'autre de l'illustration. Ces légendes constituent autant de déclarations supposément faites par ces chats. Ce type d'anthropomorphisme fondé sur l'interprétation de ce que le chat représenté en photographie pourrait penser dans des termes normalement réservés aux humains (sentiments, expressions) est très prégnant sur internet et le lexème lolcat désigne autant les chats que le dispositif image/légende. De plus en plus de linguistes se penchent sur la caractérisation de l'idiolecte de ces légendes, appelé lolspeak. Certains le catégorisent dans les quasi-pidgins nés sur internet [Lefler 19, Liberman], et montrent à quel point ce lecte joue à la fois sur la syntaxe, la graphie phonétisante, et la grammaire de l'anglais de façon créative, grâce à une communauté d’internautes réactifs, qui commentent et génèrent le contenu du site de curation de lolcats le plus important, I can has Cheezburger [Miltner, 72, Vaughan et Gawne, 99]. Dans cet article, je propose d’exposer le panorama de ces pratiques discursives animalières et essentiellement anthropomorphiques, en les liant à la communication habituellement réservée aux nourrissons (infant-oriented speech ou motherese), à cause de la proximité affective de l’humain envers le chat domestique. Cette affection a tendance à s’effacer lorsque le chat devient célèbre, et que le discours qui lui est attribué vient d’une seule source (son propriétaire, dans la plupart des cas), et qu’il est anthropomorphisé grâce à un éthos discursif imposé.

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  • HAL Id : hal-02118780 , version 1

Citer

Laura Gabrielle Goudet. Anthropomorphisme et sociolecte des mèmes internet : lolcats et cat-lebrities. Babel : Civilisations et sociétés, 2016, La Place des animaux dans les sociétés anglophones contemporaines, XI, pp.59-84. ⟨hal-02118780⟩
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