Fonctionnement et dysfonctionnement de la mémoire humaine
Résumé
Nous ne sommes pas toujours conscients du fait que nous disposons de multiples systèmes de mémorisation, plus ou moins efficients selon les circonstances, intervenant dans le cadre de tâches ou de performances à réaliser et dans le processus complexe de construction identitaire.Le fonctionnement de la mémoire dite « épisodique » repose sur une structure cérébrale spécifique traitant l’information et la transformant en traces mnésiques qui serviront dans la mise en œuvre de stratégies d’apprentissage, mais dont la disponibilité dépendra, notamment, de facteurs psychologiques.
Savoir quelle est la capitale de la Norvège, savoir conduire une voiture ou jouer aux échecs, se souvenir du titre du dernier livre lu et ne pas oublier de le rendre à la bibliothèque à la date prévue… Tout cela concerne la mémoire, ou plutôt des mémoires correspondant à des systèmes distincts (Tulving E., 1985).
Les souvenirs sont communément classés en souvenirs « déclaratifs » conscients qu’un individu peut verbaliser (la capitale de la Norvège, le titre du dernier livre lu…) et en souvevirs « non déclaratifs », comme les connaissances de procédures cognitivo-motrices (savoir conduire une voiture ou jouer aux échecs). Il s’agit-là de la « mémoire procédurale », reflétant les savoir-faire dont la récupération en mémoire n’est pas toujours volontaire et consciente. Par exemple, lorsque nous conduisons notre voiture, nous faisons un certain nombre de gestes de manière automatique, sans rappeler à notre conscience l’enchaînement des procédures nécessaires, comme appuyer sur telle pédale en passant une vitesse tout en regardant dans le rétroviseur et en actionnant les indicateurs de changement de direction…