Sur une réception du jazz en France (sur Hugues Panassié, le film Paris Blues et autres objets)
Résumé
En 2009, à la suite d’une intervention à l’Universidade Federal do Paraná (UFPR) à Curitiba au Brésil, j’avais écrit un article intitulé « À propos d’une dérive culturaliste dans les études jazzistiques », d’abord refusé par une revue nord-américaine et ensuite publié en France par Les Cahiers du jazz. Comme son titre l’indique, ce texte s’employait à décrire ce qui m’apparaissait alors comme les dérives d’une approche culturaliste devenue dominante dans la musicologie anglophone du jazz.
Par ailleurs, depuis notamment la publication de Making Jazz French par Jeffrey H. Jackson en 2003, plusieurs ouvrages ont paru sur le jazz en France, manifestation d’un des aspects d’un mouvement d’intérêt plus général pour le jazz pratiqué ailleurs que dans le territoire originel étatsunien. Ayant moi-même travaillé sur ce sujet, je souhaiterais montrer, à propos de ce domaine particulier, de quelle façon les travers soulignés dans l’article de 2010 s’observent toujours, dans le but de tracer des perspectives pour une musicologie du jazz à venir.
L’argument s’articule autour des visées de discours prenant le jazz pour objet et de la place qui y est réservée à l’objet musical sonore. Dans un premier temps, on verra comment un objet méta-musical (les discours sur le jazz de spécialistes francophones dans l’entre-deux-guerres) peut se voir instrumentalisé en marginalisant les aspects précisément musicaux de ces discours. Ensuite, on se penchera plus longuement sur le film Paris Blues comme étude de cas sur les différentes questions précédemment soulevées et plus généralement sur un type commun d’approche.
Origine : Fichiers éditeurs autorisés sur une archive ouverte
Loading...