De quoi le mahragān est-il le son ? Compositions et controverses musicales en Égypte - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Chapitre D'ouvrage Année : 2020

What does mahragān sound like? Musical compositions and circulations in Egypt

De quoi le mahragān est-il le son ? Compositions et controverses musicales en Égypte

Nicolas Puig

Résumé

The mahragān accomplishes a form of musical modernity in the continuity of the aesthetics of electrification that crosses popular secular and holy festivities (patron saint's day, mouled) where sound saturation, echo and reverb combine in a singular sound image. This music has been emerging for about ten years from the popular Egyptian neighborhoods. It is composed on computer and holds its sound signature from a transformation of voices using the Auto-Tune as an audible effect. In this article, the author describes the aesthetic practices of the creators of mahragān, and re-inserts them in a social and musical genealogy to understand, with some precision, what (from whom) the sound is. Then he discusses the organization of the mahragān system by observing the circulation of music on the surface of the city and in digital spaces. In conclusion, these descriptions allow us to establish the idea that mahragān acts as an alternative culture that disseminates music and attractive dress and behavioural codes from outlying neighbourhoods, despite the recurrent criticisms of its cultural legitimacy, compounded by an urban stigmatization of the neighbourhoods from which it emanates.
Le mahragān – le pluriel mahragānāt est fréquemment employé, il est souvent présenté par les médias français et internationaux sous l'appellation électro-chaabi – se développe en Égypte depuis la fin des années 2000. Cette forme musicale particulière trouve son origine dans les pratiques des DJs qui officient dans les mariages balādīs (locaux, qui se tiennent le plus souvent dans une portion de rue aménagée pour la cérémonie, le terme connote une idée d'authenticité égyptienne opposée à la citadinité bourgeoise occidentalisée) et peu à peu transforment les simples salutations au public de la noce en véritable morceaux mélodiques, des chansons scandées qui suscitent l'engouement de la jeunesse. Cette performance s'impose progressivement dans les fêtes de mariage (afrāḥ) et les acteurs de ce monde nocturne le désigne tout simplement par le terme « festival », mahragān. Ce texte décrit les pratiques esthétiques et sonores du mahragān, et les réinsére dans une généalogie sociale et musicale pour comprendre, avec un peu de précision, de quoi (de qui) il est le son (1). Puis l’organisation du système mahragān est approchée par l’observation des circulations de la musique à la surface de la ville et dans les espaces numériques (2). Ces descriptions permettront d’asseoir en conclusion l’idée que le mahragān agit dans la société égyptienne comme une culture alternative qui diffuse depuis les quartiers périphériques des musiques et des codes vestimentaires et comportementales attrayants quoique controversés.
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Dates et versions

hal-02094943 , version 1 (10-04-2019)
hal-02094943 , version 2 (08-09-2020)

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Citer

Nicolas Puig. De quoi le mahragān est-il le son ? Compositions et controverses musicales en Égypte. Richard Jacquemond; Frédéric Lagrange. Culture Pop en Égypte. entre mainstream commercial et contestation, Riveneuve, pp.387-422, 2020, 978-2-36013-587-5. ⟨hal-02094943v2⟩
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