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Communication Dans Un Congrès Année : 2006

Le projet Thermos (1975-1981) ou l'échec de « l'atome au coin du feu

Résumé

La création d'un marché civil des technologies nucléaires a été, à partir des années 1950, dominée par la commercialisation de centrales électronucléaires de grande puissance, qui devaient, selon leurs promoteurs, assurer une fourniture en énergie abondante et bon marché. On sait cependant que les usages avérés ou prospectés de l'atome dit « civil » sont plus divers. En dehors des secteurs qui ont connu des développements significatifs, de la propulsion à la médecine nucléaire, d'autres domaines ont été explorés sans aboutir à la création de véritables marchés. Nous nous intéressons ici aux tentatives de développement de petits réacteurs pour un usage de chauffage urbain. La technique de ces réacteurs de moyenne puissance était maîtrisée, mais aucun débouché économique significatif n'a pu être trouvé 1. Les raisons globales en sont connues : la puissance de ces réacteurs est peu adaptée à la taille moyenne des réseaux de chauffage urbain, les contraintes d'exploitation des réseaux de chaleur (importance des pertes le long des conduites) et des réacteurs nucléaires (difficulté des localisations urbaines à proximité des usagers) sont en partie contradictoires ce qui rend cette énergie peu compétitive. Ce sont donc plutôt les conditions de cet échec que nous allons analyser, dans le cas précis d'un projet développé en France par le Commissariat à l'énergie atomique (CEA). Il s'agit d'essayer de dégager le rôle joué par le caractère proprement nucléaire de ces réacteurs dans l'échec de leur diffusion, afin de participer très modestement à l'histoire de la notion de « nucléarité » telle que définie par Gabrielle Hecht 2. Nous nous appuyons sur les premiers éléments d'une recherche concernant le programme « Thermos », développé en France par le Commissariat à l'énergie atomique (CEA) au cours de la seconde moitié des années 1970. Il visait à mettre au point des réacteurs d'une puissance de l'ordre de la centaine de MW, dérivés des réacteurs de recherche, notamment pour alimenter des réseaux de chauffage urbain. L'objectif premier consistait à développer une filière économiquement viable, une autre voie de développement énergétique pour les technologies du CEA en marge du « grand » programme électronucléaire dont le 1 L'usage de la chaleur dégagée par les centrales ainsi que la cogénération nucléaire ont fait l'objet de plusieurs réalisations ponctuelles mais sans parvenir jusqu'à aujourd'hui à développer un filière économique d'envergure, malgré des annonces récurrentes de sa future apparition. Voir par exemple : Bêla J. Csik, Juergen Kupitz « Applications de l'énergie nucléaire : chauffage domestique et production de chaleur industrielle », AIEA Bulletin, 2/1997. Parmi les exemples régulièrement cité, celui du réacteur Agesta (12MWe et 68 MWth) qui a chauffé les quartiers sud de Stockholm entre 1963 et 1974 et celui de la centrale de Temelin en République Tchèque dont une partie de la chaleur est utilisée pour chauffer les immeubles et les maisons de la ville voisine de Tyn Nad Vitavou. D'autres cas d'usages de chauffage ont été développés dans l'ex Union Soviétique, ainsi que quelques cas d'usages industriels.

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Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)

Dates et versions

hal-02092653 , version 1 (08-04-2019)

Identifiants

  • HAL Id : hal-02092653 , version 1

Citer

Anne Dalmasso. Le projet Thermos (1975-1981) ou l'échec de « l'atome au coin du feu. Colloque Nucléaire et développement régional, Tours, CEHMVI, Fondation EDF, 17-18 décembre 2008, Fondation EDF, Dec 2008, Tours, France. ⟨hal-02092653⟩
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