À l’heure de la réforme territoriale, prospective des relations ville-campagne entre une "petite métropole" et sa périphérie
Résumé
L'objet de la communication vise à mettre en prospective les relations ville-campagne via l'impact récent des réformes territoriales (Loi Métropole, Loi NOTRe).
Capitale administrative de la région Centre-Val de Loire, Orléans Métropole constitue une « petite métropole », créée en mai 2017 : elle est modeste tant par sa superficie (22 communes) que, surtout, par sa population (280 000 habitants). Sa proche périphérie, grosso modo sa couronne périurbaine, se structure en 5 communautés de communes, dont deux totalisent plus de 20 communes et 40 000 habitants, intercommunalités XXL héritées également de la loi NOTRe. Au final, le paysage institutionnel de l'action publique territoriale apparaît, à ce jour, fortement fragmenté, fragmentation également renforcée par la surimposition d'autres territoires de projets (PETR, démarche inter-Scot) à l'échelle de la micro-région.
Dans ce contexte, la relation ville-campagne, ici comprise comme une logique traditionnelle de tension entre la « ville » que représente la « métropole » et la « campagne » que constituent les intercommunalités, est appréhendée dans une perspective de questionnement du lien futur entre ces « petites métropoles », inventées par la loi NOTRe, et leur territoire périurbain, marqué par la présence d'intercommunalités XXL. Nous considérons que l'impact de ces réformes territoriales tend à bouleverser l'équilibre, déjà précaire, entre ces deux catégories de territoires.
Quatre scénarios de prospective sont ainsi investigués.
La « métropole rayonnante » projette une situation où le rapport de force entre la « métropole » et sa périphérie, penche finalement en faveur de la « ville », lui permettant à la fois de s'affirmer comme « pôle » principal du fonctionnement territorial local et de bénéficier d'une dynamique visant à le conforter, notamment sur le plan spatial.
Le second scénario, nommé « l'équilibre renouvelé », imagine une position de statu quo dans le rapport centre périphérie. D'un côté, une métropole dotée de compétences importantes, mais difficiles à mettre en œuvre dans un cadre restreint et sans réelle perspective ; de l'autre, les intercommunalités XXL, certes renforcées mais également sans perspectives, notamment du fait des faiblesses structurelles liées aux faibles densités de ces territoires et à l'absence de cohérence entre ceux-ci. En bref, le rapport de force se neutralise tout en se renouvelant.
Le troisième scénario, la « périphérie conquérante » imagine des communautés de communes XXL qui s'imposent dans leur oppositions à la « métropole ». La relation ville-campagne renouvelle le vieux schéma rousseauiste, fondé sur le clivage idéel entre le monde rural, bon et vertueux, et le monde urbain, mauvais.
Enfin un quatrième scénario, « l'harmonie nouvelle », envisage une sortie par le haut, celles d'intercommunalités puissantes et efficaces, capables de relever à la fois les défis de développement de leur territoire (métropolisation, positionnement dans le bassin parisien, développement durable) et la recomposition du du rapport ville-campagne dans un dépassement des oppositions traditionnelles et historiques.