La vieille musique cubaine à l’écran : une mythologie culturelle et politique d’aujourd’hui - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Mémoire(s), identité(s), marginalité(s) dans le monde occidental contemporain. Cahiers du MIMMOC Année : 2010

La vieille musique cubaine à l’écran : une mythologie culturelle et politique d’aujourd’hui

Résumé

Depuis 1998, avec le grand succès, à la fois cinématographique et discographique, de Buena Vista Social Club de Wim Wenders et Ry Cooder, la représentation du son et de la musique populaire cubaine connaît une véritable nouvelle vague. Avec la fin de la « Période Spéciale » et la croissance du tourisme et des coproductions avec l’Europe et les cinéastes indépendants des États Unis, les troupes du monde entier ont redécouvert l’île et sa musique, en faisant de la vie et du travail des musiciens et des chanteurs cubains l’objet du tournage de plusieurs documentaires, mais aussi un moyen puissant d’organisation du discours et du récit au service du cinéma non documentaire. Dans beaucoup de coproductions, la musique populaire de l’île est au service des promesses de séduction de l’industrie des vacances et des loisirs (la nature, la danse, les jeunes gigolos jineteros et jineteras, etc.), écho d’un imaginaire exotique, tropical et sensualiste, tandis que la reconstruction cinématographique de la soi-disant « Cuba felix » des années Trente, Quarante et Cinquante, véritable Âge d’Or des night clubs et de la vie nocturne de La Havane, est devenue le miroir privilégié d’une perspective idéologique de plus en plus complexe. Les entretiens avec des cubains âgés, la mise en place de leurs souvenirs et les bandes sonores avec les nouvelles versions des plus connus classiques du son et du boléro identifient une rhétorique de surface au dessus de laquelle on peut reconnaître une vraie relecture de l’histoire de Cuba avant Castro et le castrisme. Cette stratégie de révision idéologique de l’histoire et du passé à travers la musique et le son est devenue de plus en plus consciente, à partir de Buena Vista Social Club, dans le premier chapitre de Soy Cuba (film réalisé à Cuba par le cinéaste soviétique Mikhaïl Kalatozov en 1964, mais redécouvert et édité par Martin Scorsese), dans le fic-doc Machín: toda una vida (de Nuria Villazan, 2002), dans les deux films dédiés à Castro par Oliver Stone (2003, 2004), dans Adieu Cuba (2006) réalisé par le cinéaste américain d'origine cubaine Andy Garcia et écrit par le romancier cubain Guillermo Cabrera Infante.

Dates et versions

hal-02060767 , version 1 (07-03-2019)

Identifiants

Citer

Marco Cipolloni. La vieille musique cubaine à l’écran : une mythologie culturelle et politique d’aujourd’hui. Mémoire(s), identité(s), marginalité(s) dans le monde occidental contemporain. Cahiers du MIMMOC, 2010, Lieux, musiques, identités, 6-2010, ⟨10.4000/mimmoc.515⟩. ⟨hal-02060767⟩

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