Constituer la tombe, honorer les défunts en Gaule Narbonnaise du Ier siècle av. J.-C. au IIIe siècle apr. J.-C.
Résumé
Cet article tente de caractériser les rites associés à l’installation de la tombe et au culte de la mémoire, à partir de l’analyse de plusieurs sites de la partie centrale de la province de Narbonnaise. Ces données permettent de suivre l’évolution des pratiques funéraires entre la fin du IIe s. av. J.-C. et le IIIe s. apr. J.-C.
Au début de la période, les pratiques de l’élite gauloise sont caractérisées par la présence très discrète des restes brûlés du défunt dans la sépulture. L’offrande de porc joue un rôle essentiel dans la consécration de la tombe. Elle est associée au dépôt dans la sépulture d’une partie de la vaisselle et des déchets du repas funéraire. Des libations de vin sont effectuées après la fermeture de la tombe.
Ces pratiques évoluent à partir de la fin du Ier s. av. J.-C. Les restes du défunt constituent désormais le pôle principal du dispositif funéraire autour duquel s’organisent les autres éléments. La constitution de la tombe n’apparaît plus aussi étroitement liée au sacrifice animal. En revanche, la consommation de viande au cours du repas funéraire est attestée par les ossements de faune brûlés. Les dépôts de vases non brûlés témoignent d’une évolution vers une représentation simplifiée de repas qui met en valeur les rites de libation. Les rites de commémoration sont documentés par des conduits à libation et par des vases abandonnés sur le sol auprès des tombes.