L'humour comme figure. Pour une pragmatique du champ figural. - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Chapitre D'ouvrage Année : 2018

L'humour comme figure. Pour une pragmatique du champ figural.

Anna Jaubert

Résumé

L'humour comme figure Pour une pragmatique du champ figural Le titre est explicite, cet article envisage comme une figure le comportement verbal nommé humour, en l'inscrivant dans une pragmatique figurale. Cette conception s'appuie sur l'approche de Marc Bonhomme 1 et fait suite à ma propre réflexion sur la figuralité. La nomenclature émiettée des dictionnaires de rhétorique, traités et manuels, animée par un louable souci analytique qui multiplie les distinguos, doit s'équilibrer par un non moins louable souci de synthèse, condition nécessaire à la compréhension des faits. Aussi bien le savons-nous depuis Aristote, il n'y a de science que du général. Donc, vu de haut, qu'est-ce qui fait figure, et que fait la figure ? Dans son environnement une expression présente une saillance, et la saillance, traditionnellement, était imputée à un écart par rapport à une norme supposée. Genette voyait là un paradoxe : la figure est un écart par rapport à l'usage, lequel écart est pourtant dans l'usage, voilà le paradoxe de la rhétorique. G. Genette, Figures, Paris, Le seuil, 1966, p. 209. Or, le paradoxe se dissout dès que l'on reconnaît la pertinence de l'écart, voire en contexte son hyperpertinence 2. Alors l'écart motivé n'est plus un écart, il construit du sens en produisant un acte de langage. Pour l'humour, l'acte que l'on peut identifier est un acte contre-doxique. Il entre en résonance avec une détermination profonde des figures : l'énonciation problématisante. Ce concept d'énonciation problématisante (Jaubert 2011a, 2013, 2015) dépasse le cas des seules figures de pensée car il s'appuie sur un constat général : la variation figurale crée un miroitement, une amorce de réflexivité qui le temps « d'un battement de cils », ou parfois davantage, nous arrête sur la forme, et ralentit la traversée entre le dire et le 1 M. Bonhomme, Pragmatique des figures du discours, Paris, Champion, 2005. 2 Ce que montrent clairement les études menées par L. Gaudin et G. Salvan (2008, 2010, 2011, 2013) qui défendent une approche contextualisée des figures. Cette hyperpertinence doit être rapprochée du fait que les figures sont des stratégies de discours requalifiantes, inscrites dans une dynamique de la stylisation où, justement, les « moyens expressifs » maximalisent leur rendement (Jaubert 2007, 2016).
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Citer

Anna Jaubert. L'humour comme figure. Pour une pragmatique du champ figural.. Le sens de l'humour, 2018. ⟨hal-02054885⟩
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