Lindinacciu : Hameau de la Gare : Corse, Haute-Corse, Aleria
Résumé
Le terrain qui a fait l’objet du diagnostic est situé sur la commune d’Aléria, il occupe une terrasse faite de sables et de galets appartenant au Messinien Supérieur des formations dites d’Aleria . Ces terrasses forment un glacis descendant en pente douce vers la mer, profondément entaillé par le cours du Tavignano. Le site occupe le cœur d’un méandre du fleuve, limité au nord-ouest par une forte déclivité bordant son cours. Cette situation dominant le cours du fleuve et protégée au nord par la déclivité, à une distance proche à la fois de la mer et des étangs, semble avoir profité aux installations successives des communautés agricoles, depuis les premiers temps du Néolithique jusqu’aux périodes actuelles.
Les résultats du diagnostic font état de onze structures en creux de type fosses dont huit ont fait l’objet d’une fouille par moitié. Ces structures sont noyées sous une couche d’une vingtaine de centimètres d’épaisseur qui a été testée manuellement en deux endroits afin de contrôler la présence éventuelle de sols résiduels. Le bilan est très largement positif puisqu’il met en évidence trois occupations distinctes largement étalées dans le temps : les premières traces de présence remontent au Néolithique ancien. Du mobilier caractéristique des cultures du Néolithique Cardial Tyrrhénien est présent dans les couches scellant le site. Aucune structure en creux ne peut cependant être mise en lien avec cette occupation. La présence de ce mobilier atteste cependant l’existence d’un site dont l’emprise du chantier ne permet que de supposer la proximité. L’essentiel des creusements testés appartient au Néolithique final-Terrinien. Ces structures sont conservées sur des profondeurs importantes (50 à 70 cm), et livrent un abondant mobilier tant céramique que lithique (matériel de broyage…). Il est vraisemblable que des lambeaux de sols, conservés au contact de la terrasse de galets, qui constitue le substrat rocheux, puissent être associés à cette occupation, mais aucune trace de foyer n’a été notée malgré l’abondance des charbons de bois et des roches brûlées comblant les creusements.
Une dernière phase d’occupation semble particulièrement bien représentée sur le site, il s’agit de la charnière Antiquité tardive-haut Moyen Âge (Xe-XIe s.), qui est attestée au travers d’une grande fosse qui livre un abondant mobilier céramique pour cette période.
Afin de préciser les étapes de fréquentation de ce site, trois datations radiocarbones ont été engagées. Les résultats confirment l’appartenance de l’occupation principale du site au Néolithique final Terrinien (2 datations : l’une à 4460 BP soit 2443 BC +/-30, l’autre à 4210 BP, soit 2193 BC +/-30), et pour le haut Moyen Âge, la date proposée se situe vers 1020 BP, soit 997 AC +/-30.