De la gravure au trait de plume : l’illustration des recueils d’airs de cour du Corpus Horicke.
Résumé
The Horicke corpus gathers 17 music manuscripts copied by Balderic van Horicke, a writing master from Bruxelles (ca. 1595-1643). It cumulates 363 airs or chansons by the main masters of the time (Michel Lambert, Antoine Boësset, Étienne Moulinié, André de Rosiers, Guillaume Michel...). It shows 192 images in calligraphic style (traits de plume) which appear to have been copied after the most famous engravers of this period (Jacques Callot, Jeremias Falck, Pierre Mariette, Balthasar Moncornet, Jean Ier Le Blond...). This contribution explains and illustrates how these original prints have been used and transformed by Horicke to make his calligraphic drawings : reframing, graphical variants, lateral symetry, details, variant accessories, etc.
Le Corpus Horicke, un ensemble de 17 manuscrits musicaux calligraphiés sur vélin par le maître écrivain bruxellois Balderic van Horicke (ca. 1595-1643), totalise 363 pièces de musique (dont 257 différentes) attribuables aux principaux maîtres de l’air de cour et de la chanson à boire : Michel Lambert, Antoine Boësset, Étienne Moulinié, André de Rosiers, Guillaume Michel... Il est également illustré avec 192 traits de plume (dont 112 différents), sorte de dessin calligraphique au trait ininterrompu. Les recherches sur l’origine de ces illustrations ont pu montrer que les deux tiers au moins sont copiés sur des gravures du temps, attribuées notamment à Jacques Callot, Jeremias Falck, Pierre Mariette, Balthasar Moncornet, Jean Ier Le Blond et quelques autres. Elles sont souvent extraites de suites d’allégories des âges, des heures du jour, des saisons, des éléments... La présente étude recense tous les procédés graphiques que Horicke a utilisés pour passer de son modèle à son trait de plume : outre le principe de l’unicité du trait qui caractérise le trait de plume, on distingue plusieurs modes de remplissage des parties foncées, la variation graphique, la reprise de certains cadres, le recadrage, la contrepartie, les paires de portraits, le détail, la suppression ou la variation dans les attributs et la variation dans les sujets. Tous ces procédés constituent un lien original entre le domaine de l’estampe et celui de l’écriture.