Midi-Pyrénées, Haute-Garonne, Gragnague. ZAC de Gragnague - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Rapport (Rapport De Recherche) Année : 2012

Midi-Pyrénées, Haute-Garonne, Gragnague. ZAC de Gragnague

Résumé

Un projet de lotissement d’une ZAC sur la commune de Gragnague a enclenché un diagnostic archéologique, réalisé par l’Inrap en février et mars 2012 sur une superficie de 162910 m². Le projet concerne une portion du versant sud de la vallée du Girou, au sous-sol constitué de colluvions molassiques solifuées entaillées anciennement par un ruisseau. L’érosion du versant n’a pas permis une bonne conservation des vestiges les plus anciens : seuls un chopper probablement paléolithique et une fosse très arasée de la fin du Néolithique ou du début de l’âge du Bronze ont été découverts vers le centre de l’emprise. En limite nord de l’emprise, l’accumulation des sédiments en bas de pente a recouvert un fossé et du mobilier épars de la fin du deuxième âge du Fer / début de l’Antiquité et préservé un complexe datant du Ier siècle de notre ère. Celui-ci inclut des maçonneries liées à la récolte et la distribution de l’eau (une probable citerne, peut-être un bassin, des canalisations avec regard et un égout). Ces maçonneries semblent s’organiser autour d’une construction complexe mise au jour dans le sondage 10, dont la nature exacte n’a pas pu être complètement élucidée, bien que leur disposition porte à envisager qu’il s’agisse de pièces accolées et/ou jouxtant un espace ouvert de type cour. La récolte et la distribution de l’eau mises en évidence pour le Haut-Empire pourraient ainsi être destinées à un édifice résidentiel et/ou à une activité artisanale annexe, ou encore à l’agrément de jardins ou de monuments. Les indices (types d’aménagements, mobilier) évoquent la présence d’une villa. L’emprise est traversée d’est en ouest par un chemin rural conduisant jadis à Castelmourou, le Chemin de la Janelle, qui croise à l’est le Chemin de la Briqueterie, reliant anciennement Gragnague à Toulouse. Ce réseau routier est en place au moins depuis le début de l’époque moderne, comme attesté par les plans d’un registre terrier relevés en 1707. Ce document illustre également la briqueterie qui est à l’origine du toponyme local « La Tuilerie », ainsi qu’un moulin voisin, dont les fondations servent actuellement de base à un château d’eau. Un ruisseau perpendiculaire au chemin de la Janelle, portant ce même nom, y est partiellement représenté. La briqueterie figure toujours sur le cadastre napoléonien de 1835 et a été détruite au début du XXe siècle. A l’époque napoléonienne le ruisseau de la Janelle apparait canalisé par un fossé angulaire qui suit la géométrie du parcellaire contemporain. La répartition des vestiges médiévaux et plus récents semble être influencée par ce même réseau routier : un groupe de fosses médiévales côtoie le chemin de la Janelle du côté nord et une fosse médiévale se trouve près du croisement avec l’avenue de la Briqueterie. D’autres fosses arasées présentes du côté sud du chemin de la Janelle n’ont pas pu être datées mais ont une position stratigraphique compatible avec une chronologie médiévale. Ces indices suggèrent que le système routier du début de l’époque moderne soit un héritage du Moyen Âge. Le secteur sud de l’emprise montre une bipartition entre une zone est, où la briqueterie s’installe à l’époque moderne, et une vaste zone centro-occidentale traversée par de nombreux fossés. Ces fossés correspondent majoritairement au morcellement parcellaire moderne et contemporain, dont on peut observer l’évolution sur les plans cadastraux de 1707 à 1835 et jusqu’à l’époque actuelle. Cependant, certains fossés montrent une orientation discordante et devaient s’intégrer dans un parcellaire antérieur. Le ruisseau figurant sur le registre terrier de 1707 à été également repéré par les sondages, ainsi que le tracé du fossé qui en a canalisé les eaux à la période contemporaine. Les vestiges de la briqueterie ont été bien localisés à l’endroit indiqué sur les plans anciens. En correspondance des aires où le bâtiment de la briqueterie est dessiné sur le registre terrier de 1707 et sur le cadastre napoléonien, nous avons en effet repéré des fours et des murs, ainsi que des fosses et des épandages aux alentours. Certaines de ces vestiges correspondent à l’époque contemporaine : cela pourrait témoigner d’une longue durée ou d’une reprise de l’activité de la briqueterie, entraînant la réfection des structures de production.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-01990970 , version 1 (23-01-2019)

Identifiants

  • HAL Id : hal-01990970 , version 1

Citer

Roberta Bevilacqua, Laurence Benquet, Jean Catalo, Sophie Cornardeau, Pierre Marty, et al.. Midi-Pyrénées, Haute-Garonne, Gragnague. ZAC de Gragnague. [Rapport de recherche] Inrap GSO. 2012. ⟨hal-01990970⟩
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