Saint-Jory et Bruguières, Haute-Garonne (31). Les Bringuiers
Résumé
Un projet de lotissement de la ZAC Euronord sur les communes de Saint-Jory et de Bruguières a enclenché un diagnostic archéologique sur une superficie de 48553 m2. L’extrémité sud-est de l’emprise prescrite se trouve à environ 250 m du site néolithique de Cap-de-Joan, découvert par Jean-Pierre Giraud et Jean Vaquer en 1979. Des prospections au sol avaient révélé l’existence de vestiges néolithiques peu denses, étalés sur une grande surface, sur des petites buttes situées dans la basse pleine entre 100 et 200 m du lit actuel de l’Hers. Une fouille de sauvetage à l’emplacement des fossés de drainage de l’autoroute A-20, lors de sa construction en 1979, avait concerné deux structures en creux (un foyer à galets chauffés et un silo) datant du Néolithique récent ou final ou peut-être du Néolithique moyen pour l’une d’entre elles. Une nappe de mobilier était située au niveau d’ouverture de ces structures, pouvant correspondre à un sol néolithique (Giraud, Vaquer 1979).
Le diagnostic réalisé par l’Inrap à l’automne 2011 a permis de mettre au jour une fosse chasséenne au milieu de l’emprise, ainsi que du mobilier épars peu caractéristique, situé chronologiquement entre le Néolithique récent et le Bronze ancien. Cependant, l’occupation la plus importante repérée sur le site correspond au premier âge du Fer. Elle est attestée par des épandages de mobilier disposés en demi-couronne dans les secteurs central et méridional, ainsi que par la majorité des structures en creux, conservées également dans le secteur septentrional. Parmi ces structures, on compte trois fosses, trois foyers à galets et cinq trous de poteaux. Des fragments d’amphores épars au sud de l’emprise témoignent de la fréquentation du site au second âge du Fer. Plusieurs tronçons de fossé alignés entre eux pourraient correspondre à une seule structure fossoyée aménagée à deux reprises au cours de l’Antiquité. Une fosse, située non loin de cet alignement vers le sud, est attribuée au Haut-Empire par le mobilier qu’elle a restitué, tandis qu’une autre fosse qui se trouve au nord pourrait dater de l’Antiquité en vertu de sa position stratigraphique. Du mobilier épars en limite nord et ouest d’emprise appartient également à la période antique. Dans la partie est du terrain, la plus élevée du point de vue altimétrique, les structures sont rares et les épandages absents. Ceci est à mettre en relation avec l’arasement du point culminant du micro-relief, phénomène vraisemblablement au moins en partie responsable de l’accumulation du mobilier en bas de pente.