Aiguillon (47). A Grand Jean - Nécropole du premier âge du Fer et officine de potiers gauloise
Résumé
Sur une surface de près de 600 m² (« A Grand Jean ») et 400 m² (« Rue Claude Debussy »), les structures se rattachent à deux occupations principales.
Une dizaine d’incinérations appartient à une nécropole du premier âge du Fer, dont l’extension semble limitée au sud. Avec plus de 60 vases et 30 objets métalliques (bronze et fer) et autres (fusaïoles, griffe d’ours, etc.), elle constitue un ensemble assez riche, dont l’étude montre deux périodes d’utilisation, durant le VIe siècle avant notre ère. Le mobilier présente un style très proche des découvertes effectuées dans l’habitat du Chastel, situé à moins de 500 m à l’est (Dautant 1981).
L’occupation principale concerne les ateliers de potiers de « La Gravisse », connus grâce aux fouilles de A. Reginato en 1985 et 1986, dans la parcelle voisine de l’emprise, où 5 fours avaient pu être dégagés. Ces fouilles ont permis de caractériser les productions céramiques, essentiellement datées du IIe siècle avant notre ère.
Environ 70 structures ont été découvertes lors du décapage de « A Grand Jean », dont 4 fours, se poursuivant vers le sud, sur la fouille de « Rue Claude Debussy », de l’autre côté de la route, où 6 autres fours ont été enregistrés. L’architecture de ces structures peut être clairement détaillée, ainsi que leurs modalités d’entretien. L’abondante collection céramique rassemblée a permis de préciser la caractérisation des productions et leur chronologie. La période de production apparaît centrée sur la seconde moitié du IIe siècle, avec de probables débordements avant et après, bien calée aussi par des céramiques d’importation campanienne, italique et ibère.
En dépit du nombre de fours analysés, qui s’élève maintenant à 17 dans un périmètre très restreint, tous sont différents, malgré un « air de famille » commun, variant par la taille, l’orientation, les proportions, la mise en œuvre et les réparations des soles.
L’étendue observée est trop faible pour avoir une bonne appréciation de l’organisation spatiale de l’habitat, mais deux grandes orientations semblent se dégager NO/SE et NE/SO, qui traduisent l’existence d’un peuplement assez dense, et la probable existence d’une forme primitive de cadastration orthogonale. La poursuite du suivi systématique des aménagements urbains environnants devrait progressivement permettre d’abonder ces observations, par l’appréhension de plus grandes surfaces dans les années à venir.