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Communication Dans Un Congrès Année : 2018

"Sur ce", qu’en dit-on?

Céline Vaguer
Mongi Kahloul
  • Fonction : Auteur
  • PersonId : 930177

Résumé

Parmi les emplois du pronom démonstratif neutre "ce", il en est un qui a su retenir notre attention. Il existe en français des constructions dans lesquelles "ce" apparaît en construction absolue avec une préposition ou une conjonction: "sur ce", "et ce" (et dans des constructions vieillies: "pendant ce", "à ce", "pour ce"). Elles apparaissent plus volontiers en position disloquée (en tête de phrase) et/ou détachées du reste de la phrase par un signe de ponctuation – entre virgules pour "et ce", suivi d’une virgule pour "sur ce". Cette ponctuation semble jouer un rôle important dans l’identification de "ce". Elle fonctionnerait comme un signal qui permettrait à la fois d’informer le locuteur qu’il ne doit pas s’attendre à un nom ou une phrase qu’introduirait "ce", mais aussi d’attirer son attention sur la séquence entière – "et ce", "sur ce", – qui doit alors être identifiée comme une séquence autonome. Notre étude se focalisera sur la séquence "sur ce", dans laquelle "ce" apparaît comme le complément de la préposition "sur". Dans "La porte s’ouvrit et le président entra. Sur ce, on appela les témoins", "sur ce" aurait ici une valeur temporelle-causale (succession immédiate) et marquerait le lien de cause à effet entre ce qui est énoncé dans la situation qui précède sur ("la porte s’ouvrit et le président entra") et la postérité immédiate de la réponse qui le suit ("on appela les témoins"). "Sur ce" commuterait avec "sur quoi", "après quoi", "ce faisant"... Mais il semblerait qu’un autre emploi, chargé d’une valeur supplémentaire, soit en usage au XXIe siècle; on ne pourrait le borner aux équivalences précédentes: "Sur ce, monsieur, je vous mets à la porte". "Sur ce" permettrait de mettre fin "poliment" à une conversation (situation discursive), d’y couper court et de prendre congé de l’interlocuteur (un "marqueur de clôture discursive définitive" selon Kahloul 2004, 2009), sans lui laisser le choix, au même titre que "bon", "bon ben", "enfin" ou encore "enfin bref". Dans cette perspective, le marqueur servirait de jalon énonciatif, appelé ""marqueur de balisage" par Dostie (2004), révélant ainsi l’intention du locuteur de mettre fin à l’acte discursif.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-01979470 , version 1 (13-01-2019)

Identifiants

  • HAL Id : hal-01979470 , version 1

Citer

Céline Vaguer, Mongi Kahloul. "Sur ce", qu’en dit-on?. Colloque international de Sciences du Langage "Ce disant, que fait-on? Aspects grammaticaux et discursifs de "ce" en français", Annie Kuyumcuyan; Anne Theissen, Dec 2018, Strasbourg, France. ⟨hal-01979470⟩
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