. Ibid, Ce serait plutôt la moitié, p.44

L. Faisant,

. Ibid, , p.12

. Idée-que-confirme-la-lecture-de-quatrevingt-treize, Cf. par exemple « les âmes de tempête, cela existe » à propos de Cimourdain (p. 166), ou « Esprits en proie au vent » à liberté de l'imaginaire à investir d'autres manières de penser que celles qui semblent raisonnables, à repousser les limites de l'intelligence 61 , ou à se projeter dans un futur utopique a priori absurde-mais peut-être, à tout prendre, pas plus absurde que l'organisation sociale du monde, à laquelle chaque pouvoir politique nous demande d'adhérer, comme la seule acceptable rationnellement. C'est du moins l'idée que développe le narrateur des Carnets du sous-sol de Dostoïevski (1864) : Pourquoi êtes-vous certainement assurés que le fait de ne pas se dresser contre les intérêts normaux et véritables garantis par les conclusions de la science et de l'arithmétique soit pour les hommes réellement toujours profitable et forme une loi pour toute l'humanité ? (...) C'est une loi de la logique, je veux bien le supposer

, mais tant qu'à tout louer, c'est deux et deux font cinq qui peut être un engin combien plus adorable, p.62

. Pour-le-narrateur-de-dostoïevski, s'en tenir à la raison mathématique est une mutilation de l'esprit humain : La conscience est infiniment supérieure à deux et deux. Parce que, après deux et deux, cela s'entend, il ne reste non seulement plus rien à faire, p.63

C. Dans-une-perspective-métaphysique-semblable-que-se-situe and H. , Si l'on a souligné la fascination de l'auteur pour les nombres, il faut aussi considérer que, s'ils sont réinvestis dans un processus littéraire, les chiffres sont impuissants à former le total de l'énigme-qui inclut toujours l'infini, l'incommensurable. Travaillés par une autre dynamique que celle du calcul, ils ne se limitent pas à une compréhension strictement mathématique, qui serait celle de Cimourdain, lorsqu'il affirme : « La République c'est deux et deux font quatre » 64-selon une logique qui exclut les rêveries des poètes, contre lequel il met en garde son élève Gauvain. Et Gauvain de lui répliquer, en substance et avec une expression elle-même poétique, qu'exclure la poésie de l'équation et du débat politique, c'est en exclure la Nature, sens profond du monde et signe de l'infini divin : « Oui

, hypothèse du Malin génie dans les Méditations métaphysiques de Descartesqui trouve notamment des prolongements, aujourd'hui, dans la physique quantique. On retrouve une telle aspiration à l'exploration imaginaire chez des artistes comme Ibsen (« Qu'est-ce qui m'assure que

D. Jupiter, L. Deux-ne-font-pas-cinq-?-», and G. Brandes, 17 Février 1871) ou, plus récemment, Léo ferré, qui déclare, dans sa chanson « l'imaginaire » : « Les machines à calculer se tromperont et deux et deux feront peut-être cinq et ce sera charmant, 1982.

F. Dostoïevski, C. Du, .. A. Markowicz, P. , and A. Sud, Sur le degré d'adhésion à adopter vis-à-vis des paroles du narrateur, à l'énonciation particulièrement complexe, on renverra aux analyses inspirées de Maxime DECOUT dans son récent Pouvoirs de l'imposture (Paris, Minuit, 2018), notamment à la page 109 : « Vous y êtes comme dans une souricière : seul face à un personnage qui, 1992.

. Ibid,

V. Hugo and . Quatrevingt-treize, , p.470

, Certes, les nombres constituent pour Hugo une voie de révélation de l'intelligibilité du monde et de l'Histoire, dans la lignée de l'idéal des Lumières d'un écrivain « éclairé », capable de reprendre le flambeau du progrès ; mais le prophète romantique n'est pas un écrivain des Lumières. Il ne pense plus le divin sur le modèle d'un « Grand architecte » 67 , d'un mathématicien, dont l'homme, au fil de l'Histoire et de l'avancée de sa science, pourrait de mieux en mieux comprendre la logique. Le prophète romantique sait, au contraire, que la volonté divine, à l'oeuvre dans l'Histoire, demeurera, pour toujours, y compris pour le génie, aussi incompréhensible que son auteur-Dieu, c'est l'X de l'Inconnu, « nombre de l'infini » 68. C'est pourquoi même Hugo « l'éléphant » ne peut que répondre par une tautologie 69 à la grande énigme de la Terreur-et contempler, sans pouvoir ni l'expliquer ni le justifier, l'oxymore historique : Devant cette mystérieuse complication de bienfaits et de souffrances se dresse le Pourquoi ? de l'Histoire. Parce que. Cette réponse de celui qui ne sait rien est aussi la réponse de celui qui sait tout, défie-toi des constellations. » 65. C'est exclure, donc, la possibilité même de la Révolutionpuisque, comme Hugo le dit ailleurs, « Tout sur terre appartient aux Rois, vol.66, p.70

.. Dit-hugo-dans-un-roman-antérieur, Et le mystère de l'Histoire, qu'il soit « peint de la main de la Providence » 72 , comme le disait encore Hugo, ou qu'il soit le fait de ces « forces », ces « puissances » 73 primitives et obscures qui dirigent, malgré elles, Conclusion Ainsi, la magie poétique du nombre est finalement moins de permettre une compréhension rationnelle du monde que de manifester les limites et la vanité de la raison humaine : « Tout nombre est zéro devant l'infini, vol.71

É. Ainsi and . Dans-le-nombre, Hugo espère conjurer par sa plume, afin que le « Titan Quatrevingt-Treize » « reste seul à jamais » 74. La « présence réelle » 75 de l'Histoire, nous dit le narrateur des Onze dans les dernières pages du récit, c'est la négation même de l'Histoire : l'avant de toute date, la pré-Histoire ; et, en même temps, l'en-deçà et l'au-delà de l'Homme, le mythe : l'homme-animal, nous plonger dans les dates et les chiffres, aboutira, au final

V. Hugo and . La-rose-de-l'infante, La Légende des siècles, première série, 1869.

P. Michon and L. Onze, , p.64

V. Hugo and D. , OEuvres complètes : Poésie II, p.701, 2002.

, Figure témoignant de la « compétence » particulière de Hugo à « enfoncer des portes ouvertes », qui rend, dit assez perfidement Michon, particulièrement admiratifs les universitaires spécialistes de cet auteur, p.90

V. Hugo and . Quatrevingt-treize, , p.238

V. Hugo, L. Travailleurs-de-la, and . Mer, OEuvres complètes : Romans III, p.237, 2002.

P. Michon and L. Onze, , p.41

V. Hugo and C. Nox, OEuvres complètes : Poésie IV, 2002.

P. Michon and L. Onze, symbole divin, sacré, et prédation pure, violence sans autre but qu'elle-même, à la fois éternité et événement, à la fois moteur et négation de l'Histoire. Pourquoi ? Parce que, p.133

C. Julliot, 3. Laboratoire, and . Am, , vol.12, 2018.