Le caractère ambivalent de la prudence dans les relations industrialo-étatiques : le cas de l'ammoniaque synthétique (1919-1924) - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Entreprises et Histoire Année : 2018

The ambivalence of prudence in the relations between industrial firms and Government : the case of synthetic ammonia (1919-1924)

Le caractère ambivalent de la prudence dans les relations industrialo-étatiques : le cas de l'ammoniaque synthétique (1919-1924)

Résumé

During World War I, the question of the supply of nitrogen was a major problem for the French General staff as it was indispensable to the manufacturing of sufficient powder and explosives. Given how dangerous the situation had been during the conflict, building a French industry for synthetic ammonia water appeared necessary after the Armistice in order by the results which Germany had obtained by the use of the Haber process of ammonia synthesis, the government used the article 297 of the Treaty of Versailles to liquidate the German chemical patents and quickly intended to sell their usage to French industrialists. Nevertheless, after several years of negotiations between the State and the interested companies, the project to create a national sector failed, because the private firms refused to submit to the constraints which the political leaders intended to impose them in return for this transfer. The study of the development of a French sector of synthetic ammonia invites to question the notion of caution from the perspective of public-private relationships. In particular, how does caution intervene in firms-state negotiations? The research highlights its ambivalent nature depending on the actors and the rationalities taken into account.
Durant la Première Guerre mondiale, la question du ravitaillement en azote constitua pour l’État-major français un problème majeur pour pouvoir assurer en quantité suffisante la fabrication de poudres et d’explosifs. À la lumière des périls vécus pendant le conflit, l’idée d’implanter sur le territoire français une industrie d’ammoniaque synthétique s’impose après l’Armistice comme une évidence tant pour assurer la défense du pays en période de guerre que pour approvisionner l’agriculture française en engrais en temps de paix. Frappé des résultats que l’Allemagne avait obtenus par l’utilisation du procédé Haber de synthèse de l’ammoniac, le gouvernement utilise l’article 297 du Traité de Versailles pour liquider les brevets chimiques allemands et envisage rapidement d’en céder l’usage aux industriels français. Néanmoins, après plusieurs années de négociations entre l’État et les entreprises intéressées, le projet de création d’une filière nationale ne parvient pas à aboutir, les firmes privées refusant de se soumettre aux sujétions que les dirigeants politiques entendent leur imposer en contrepartie de cette cession. L’étude du développement de la filière française de l’ammoniaque synthétique invite ainsi à s’interroger sur la notion de prudence sous l’angle des rapports public-privé. Il s’agit notamment de comprendre comment celle-ci intervient au sein de ces négociations industrialo-étatiques, et de voir en quoi elle revêt un caractère ambivalent selon les acteurs considérés et les rationalités prises en compte.
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Michael Llopart. Le caractère ambivalent de la prudence dans les relations industrialo-étatiques : le cas de l'ammoniaque synthétique (1919-1924). Entreprises et Histoire, 2018, La prudence, 3 (92), pp.26-42. ⟨10.3917/eh.092.0026⟩. ⟨hal-01978704⟩
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