Dresser une cartographie d'événements informels et non-formels d’apprentissage d’étudiants internationaux en séjour d’étude : le sens du lieu et le rôle du numérique - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2018

Dresser une cartographie d'événements informels et non-formels d’apprentissage d’étudiants internationaux en séjour d’étude : le sens du lieu et le rôle du numérique

Résumé

Notre proposition se donne pour but de rendre compte d’un projet de recherche en cours sur les transitions académiques, numériques et sociales dans la mobilité étudiante et entre dans l’axe « apprentissage informel » du colloque. Ce projet se propose d’enrichir notre compréhension de l’apprentissage informel et non-formel de la langue en explorant le rôle de la mobilité spatiale et celui des objets connectés dans l’intégration sociale et dans les apprentissages langagiers et culturels. Le but de cette étude est d’observer les usages d’applications numériques qui servent à l’apprentissage du français, à la découverte culturelle et à entretenir un réseau d’amis en France. 16 étudiants en séjour d’étude dans une université française ont été recruté dans un centre de FLE. Il leur a été demandé de collecter, par l’intermédiaire d’une application mobile (Dayone ou Journey), des éléments numériques constituant des traces géolocalisées d’événements d’apprentissage et de socialisation, pendant une période de trois semaines à un mois. Par une telle démarche méthodologique, nous cherchons à rendre les participants capables de pister (following/tracking- cf. Wolff, 2014) des événements d’apprentissage qui font sens pour eux, à travers une pluralité de lieux et de temps en dehors de ceux induits par les situations d’apprentissage formel. L’intérêt est de pouvoir suivre les trajectoires d’apprentissage des acteurs et les ressources dont ils se saisissent dans les situations de la vie quotidienne, où les interactions comprennent beaucoup d’improvisation et où une conscientisation de ses propres pratiques est plus difficile. De plus, l'espace ne nous parait pas encore avoir été suffisamment intégré aux études sur l'apprentissage des langues, pour répondre aux interrogations sur la (dis)continuité et la variété des pratiques d'apprentissage et de leurs représentations individuelles lors de séjour d'étude en France des étudiants internationaux. Dans le cadre de cette communication nous nous demanderons ainsi comment les étudiants en séjour d'étude mobilisent l'espace comme ressource d'apprentissage et quelle est la place des usages numériques dans cette mobilisation. Nous appuierons nos analyses d’une part sur le paradigme de la mobilité (Urry et Sheller, 2004) qui s’intéresse, non pas aux différents moyens de déplacement et de communication, mais plutôt aux activités sociales des individus et à la distribution de l’agentivité des personnes, des lieux et des assemblages matériels qui permettent la connectivité (Sheller, 2017). Ce nouveau paradigme envisage la mobilité à la fois comme la capacité de bouger, la connectivité sociale et l’autonomie (être capable de s’adapter et de résister) (Licoppe et al., 2008). D’autre part, nous envisagerons les pratiques numériques dans l’espace urbain en tant que pratiques sociales qui traduisent des appartenances à des communautés, dans l’optique de la sémiotique sociale (Cresswell, 1996 ; Scollon & Scollon, 2003). Pour rendre compte de nos résultats, nous proposerons des cartographies individuelles et subjectives d’événements d’apprentissage afin de mettre en évidence la perception des espaces sociaux, les représentations de l’apprentissage et l’investissement dans les pratiques langagières numériques. Les étudiants de notre panel semblent peu ancrés dans des lieux quotidiens autres que leur « chez eux » et le lieu universitaire. Les espaces de la vie quotidienne ne sont que peu évoqués. L’ancrage dans l’espace local ne semble pas faire territoire et pourtant se prête à de nombreux apprentissages langagiers et relations sociales. La migration étudiante est souvent une migration « encapsulée » (Pinto Baleisan, 2017), mais c’est à l’intérieur d’un scénario social balisé et contraint que va se déployer une expérience spécifique du séjour d’étude dont rend partiellement compte notre corpus. Il met au jour l’importance des « espaces sociaux de secondarité » (Rémi, 1996), des espaces de l’ailleurs et de la distance sociale. Dans ce cadre, les principaux attachements translocaux qui apparaissent dans notre corpus sont ceux liés aux outils numériques. Le téléphone intelligent semble l’instrument qui révèle l’individualisation de la mobilité et contribue à l’assister, à l’augmenter (Marzloff, 2004 ; Diminescu, 2005) et son usage faire lien entre apprentissages formels et informels. Pour conclure, nous reviendrons sur notre choix d’un traçage doux (Connelly and Clandinin, 1990) contrôlé par l’individu, par l’intermédiaire d’un outil de self-tracking qui nous paraît être un outil potentiel de construction du sujet et de l’apprentissage permettant de révéler le vécu par des techniques de remémoration et de connaissance de soi (cf. Granjon et al., 2012).
grassin-epal2018.pdf (292.88 Ko) Télécharger le fichier
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)

Dates et versions

hal-01968381 , version 1 (16-04-2019)

Identifiants

  • HAL Id : hal-01968381 , version 1

Citer

Jean-François Grassin. Dresser une cartographie d'événements informels et non-formels d’apprentissage d’étudiants internationaux en séjour d’étude : le sens du lieu et le rôle du numérique. EPAL - Echanger pour apprendre en ligne, LIDILEM, Université Grenoble Alpes, Jun 2018, Grenoble, France. ⟨hal-01968381⟩
107 Consultations
32 Téléchargements

Partager

Gmail Facebook X LinkedIn More