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Communication Dans Un Congrès Année : 2018

Anaphores résomptives et noms abstraits dans les écrits scientifiques

Résumé

Le genre des écrits scientifiques comporte des spécificités au plan textuel, et en particulier, un nombre remarquable d’anaphores résomptives (Lunquist et al. (2012); Boch & Rinck (2015); Flowerdew & Forest (2015)) comme dans l'extrait suivant : Les taux d'arrivée des offres sont également très inférieurs pour les femmes, principalement au début de l'épisode de chômage : durant le premier trimestre de l’épisode, les ouvriers auraient 20 % de chances de recevoir une proposition d’emploi chaque mois et les femmes seulement 8 % de chances de rencontrer une offre. *Cette différence* s’estompe avec le temps, dans la mesure où les ouvriers voient le taux d'arrivée des offres chuter très sensiblement lors de la première année de chômage. (article d'économie) Dans cet exemple, l’expression référentielle « cette différence » renvoie, non à un référent déjà introduit précédemment, mais condense l'ensemble des propositions précédentes. Elle permet aussi de mettre en évidence une caractéristique des faits énoncés, liée à l'emploi du nom de qualité différence. Les anaphores résomptives remplissent ainsi plusieurs fonctions, dont les plus importantes sont d’assurer la cohésion textuelle, participer à la catégorisation conceptuelle et exprimer des points de vue. Dans cette communication, nous souhaitons montrer que les différentes fonctions des anaphores résomptives sont en grande partie liées aux syntagmes démonstratifs introducteurs de l’anaphore. Pour ce faire, nous observons les emplois des anaphores résomptives (modalisation, catégorisation ou simple fonction cohésive) à travers une étude de corpus sur une vingtaine d'articles scientifiques dans trois disciplines des sciences humaines : la linguistique, l’économie et la psychologie sociale. Nous caractérisons parallèlement le nom du SN démonstratif à l’aide de deux classifications sémantiques : les noms scientifiques transdisciplinaires développés dans le cadre du projet TerMITH (Hatier et al. 2016) et la typologie des « shell nouns » (Schmid 2000) adaptée au français. L'étude de corpus montre une assez grande variété d'emplois, en grande partie corrélés au sémantisme du nom. Références Boch, F., Rinck, F. (2015). Anaphores démonstratives dans les écrits d'étudiants de Master: comparaison avec les pratiques expertes. Linx. Revue des linguistes de l'université Paris X Nanterre, (72), 131-150. Flowerdew, J., & Forest, R. W. (2015). Signalling Nouns in Academic English. Cambridge University Press. Hatier, S., Augustyn, M., Yan, R., Tran, T. T. H., Tutin, A., & Jacques, M. - P. (2016). French cross-disciplinary scientific lexicon: extraction a nd linguistic analysis. Dans T. Margalitadze & G. Meladze (éd.), Proceedings of the XVII EURALEX International congress Lexicography & Linguistic diversity (p. 355–365). Ivane Javakhishvili Tbilisi State University. Lundquist, L., Couto, J. & Minel, J.-L. (2012). La navigation discursive : anaphore résomptive et mouvement discursif. In : Pugnière-Saavedra, F. et al. (éd.), L'Analyse du discours dans la société. Engagement du chercheur et demande sociale . Paris : Champollion, p. 347-365. Schmid, H. J. (2000). English abstract nouns as conceptual shells: From corpus to cognition (Vol. 34). Walter de Gruyter.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-01956224 , version 1 (15-12-2018)

Identifiants

  • HAL Id : hal-01956224 , version 1

Citer

Agnès Tutin, Sylvains Hatier. Anaphores résomptives et noms abstraits dans les écrits scientifiques. « Gérer l’anaphore en discours : vers une approche interdisciplinaire », Apr 2018, Grenoble, France. ⟨hal-01956224⟩

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