Les projets d’écologie industrielle comme espace d’action collective : une lecture par la théorie des proximités - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2017

Les projets d’écologie industrielle comme espace d’action collective : une lecture par la théorie des proximités

Résumé

Longtemps construits au détour d’une intervention publique, parfois bien singulière, les projets territoriaux, indépendamment du domaine, se distinguent de nos jours comme un espace pluri-acteurs. De nombreux acteurs territoriaux se mobilisent autour des projets capables de répondre à des urgences territoriales. Cependant, et bien souvent encore, l’action collective qui s’y développe, est décrite comme la déclinaison territoriale d’une commande publique nationale, ou l’opérationnalisation d’un référentiel réglementaire et incitatif mis en place par les pouvoirs publics. En effet, les acteurs territoriaux se mobilisent autour d’un projet donné parce que le contexte politique, institutionnel lui est favorable. Néanmoins, face aux enjeux contemporains de durabilité et/ou de résilience territoriales, les champs d’actions impliquant différents acteurs territoriaux, dans une approche collective se multiplient. Au nombre de ces démarches territoriales pour lesquelles, le rôle de l’Etat ou l’action publique n’est plus un instrument de domination (Weber, 1971), mais plutôt un instrument qui tend à être inclusif, tenant compte des besoins et des objectifs de la société (Schultz, 2014), l’écologie industrielle se distingue comme un mécanisme qui repose à la fois sur une volonté des pouvoirs publics, et plus particulièrement une pluralité d’acteurs disposant de compétences diverses et variées (Buclet, 2011). Approche s’inspirant du fonctionnement en « boucles » des écosystèmes naturels, l’écologie industrielle vise à passer d’une économie linéaire non viable (extraction, production/consommation, émissions ou rejets) à une économie circulaire optimisée en s’appuyant sur l’échange de résidus de flux de matières, la mutualisation d’équipements entre acteurs industriels, etc. afin de réduire l’impact de leurs activités sur l’environnement (Barles, 2014). Longtemps réduite aux périmètres industriels, c’est-à-dire aux zones industrielles, l’écologie industrielle va connaître l’émergence d’une dimension territoriale s’appuyant sur des symbioses industrielles offrant des possibilités de valorisation de matières/énergies, de bouclage de flux, de substitution de matières, entre acteurs industriels et/ou économiques à l’échelle d’un territoire plus grand, voire d’une agglomération. Cette dimension territoriale au cœur des projets d’écologie industrielle coïncide avec l’arrivée de nouveaux acteurs ayant des motivations et des compréhensions diverses des enjeux en question. Chacun disposant par ailleurs d’intérêts divers, et de compétences variées. L’écologie industrielle se mue alors en un espace d’action collective où différentes parties prenantes établissent entre elles des interactions capables de déboucher sur un projet territorial. La présente contribution vise ainsi à discuter des fondements de l’action collective au cœur des projets d’écologie industrielle, en présentant quelques facteurs organisationnels et sociaux sur lesquels s’appuient les démarches. En effet, l’écologie industrielle comme espace d’action collective a été longtemps écartée au profit de son fondement techniciste, occultant ainsi les enjeux d’organisation, de cohésion au sein du réseau d’acteurs. Après avoir énuméré quelques grandes théories de l’action collective, cette contribution s’appliquera à souligner les modalités de construction et de mise en œuvre de l’action collective dans le cadre des démarches d’écologie industrielle. En s’appuyant quelque peu sur la grille des proximités (Pecqueur & Zimmerman, 2004 ; Gilly & Torre, 2000) ; notamment dans sa dimension relationnelle (Beaurain & Varlet, 2015), elle répondra à la question des fondements de l’action collective en écologie industrielle, indispensables pour comprendre les mutations organisationnelles et institutionnelles qui favorisent l’émergence d’un réseau d’acteurs autour des démarches d’écologie industrielle d’une part, et la pérennisation de celles-ci d’autre part. En d’autres termes, il s’agit de démontrer en quoi et comment les projets d’écologie industrielle peuvent être considérés comme des espaces d’action collective.
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Dates et versions

hal-01952336 , version 1 (15-01-2019)

Identifiants

  • HAL Id : hal-01952336 , version 1

Citer

Chedrak Chembessi. Les projets d’écologie industrielle comme espace d’action collective : une lecture par la théorie des proximités. Action Collective : pratiques et lieux du collectif, Nov 2017, Grenoble, France. ⟨hal-01952336⟩
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