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Communication Dans Un Congrès Année : 2018

Mobilités étudiantes intra-européennes : des enjeux particuliers à prendre en compte dans l'enseignement des langues

Résumé

Les mobilités étudiantes intra-européennes de type Erasmus présentent plusieurs particularités, en particulier le fait d'être courtes et d'être souvent vécues de manière fluide. Si cette mobilité est protéiforme – à la fois résidentielle, sociale et symbolique voire professionnelle ou virtuelle (Kaufmann, 2007) – elle est également circonscrite dans le temps et le plus souvent encadrée par les Universités de départ ou d'arrivée. Ainsi les étudiants Erasmus sont des voyageurs au statut à part, plus ou moins apparentés aux élites migrantes, mais se situant entre l'immigration traditionnelle et l'immigration "dorée" (Augé, 2012). À travers une enquête ethnographique basée sur des entretiens compréhensifs et biographiques, nous chercherons à qualifier ce type de mobilité et montrerons quels sont ses enjeux pour les étudiants. Car ce type de mobilité implique des enjeux liés au déplacement, et un rapport aux langues différent par rapport à des personnes en situation d'exil ou de migration. En effet, l'enjeu est moins de s'intégrer (entre autre car cette intégration s'effectue presque toujours au moins dans le cercle des étudiants étrangers) que d'acquérir ou de renforcer son capital de mobilité. Ce capital comprend selon Murphy-Lejeune (2005), quatre composantes : l’histoire familiale et personnelle ; l’expérience de mobilité et la maîtrise des langues ; les expériences d’adaptation ; les traits de personnalité. Or ce capital de mobilité (qui est corrélé avec le capital social, culturel, économique et symbolique, et fortement valorisé par le marché du travail libéral) diffère fortement d'un étudiant à l'autre, de par son capital de départ, mais également de la manière dont il vit sa mobilité (Ballatore, 2011). La maitrise de la langue est une composante clé de ce capital de mobilité, mais n’est pas dissociable des compétences interculturelles et plurilingues qui l’accompagnent (Zarate, Lévy & Kramsch, 2008). L'objectif du français sur objectif universitaire est de préparer les étudiants à suivre des études à l'étranger (Mangiante & Parpette, 2011) et apporte des solutions didactiques. Cependant, nous postulons au regard de notre recherche ethnographique, qu'il n'est pas seulement nécessaire de former les étudiants à s'intégrer lors de leur séjour à l'étranger, mais également de les aider à pouvoir réinvestir dans leur vie future les apports de leur mobilité étudiante. Ce qui nous amènera à faire des propositions didactiques visant à enrichir le français sur objectif universitaire. Ces propositions s'articuleront autour des notions de médiation – telle que défini par Coste & Cavalli (2014 : 108) c’est-à-dire "toute intervention visant à réduire la distance entre deux (voire plus de deux) pôles qui se trouvent en tension l'un par rapport à l'autre" – d'accompagnement et de réflexivité.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-01938554 , version 1 (28-11-2018)

Identifiants

  • HAL Id : hal-01938554 , version 1

Citer

Magali Ruet. Mobilités étudiantes intra-européennes : des enjeux particuliers à prendre en compte dans l'enseignement des langues. Colloque Jeunes Chercheurs 2018 - Mobilités, exils, et migrations : des femmes/des hommes et des langues, EA 739 Dipralang ITIC – Université Paul Valéry-Montpellier 3, Nov 2018, Montpellier, France. ⟨hal-01938554⟩
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