"1923/1924, la mission de Germaine Casse à Pointe-à-Pitre" - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Chapitre D'ouvrage Année : 2015

"1923/1924, the mission of Germaine Casse in Pointe-à-Pitre"

"1923/1924, la mission de Germaine Casse à Pointe-à-Pitre"

Résumé

Dans la construction de l'imaginaire impérialiste, les « vieilles colonies » (Martinique/Guadeloupe/Guyane/Réunion) apparaissent au début du XX e siècle comme les symboles d'une assimilation réussie. Ayant bénéficié des bienfaits de la civilisation européenne depuis le XVII e siècle, elles constituent des modèles à suivre pour les « nouvelles colonies » en cours d'éducation. Dans le contexte de l'entre-deux-guerres, l'idée d'une départementalisation est de plus en plus envisagée par les pouvoirs publics. Les tenants de ce processus d'assimilation 1 , qui vise à intégrer progressivement et officiellement les « vieilles colonies » au sein de la Nation française, entendent prouver que des siècles de colonisation ont permis aux Antilles d'accéder au progrès et à la modernité. Alors que les Antilles sont secouées par d'importants conflits identitaires-nourris par les inégalités d'une société post-esclavagiste en construction-, l'artiste Germaine Casse, missionnée par le Ministère des colonies, organise, en 1923, la première exposition artistique officielle de Guadeloupe et crée à Pointe-à-Pitre, en 1924, une "Société des artistes antillais". Les motivations de l'artiste ainsi que les enjeux politiques et symboliques des initiatives qu'elle a menées soulèvent une double interrogation. Peut-on, d'un côté, considérer cette première démarche d'ouverture et d'échanges artistiques entre la Métropole et la Guadeloupe comme la véritable reconnaissance, officielle, d'un « art antillais » qui se justifierait par le statut privilégié des « vieilles colonies » françaises à l'aube du XXe siècle ? Ou bien peut-on, à l'inverse, percevoir dans cette commande, laquelle est orchestrée depuis la Capitale, une volonté de diffuser un discours paternaliste et conquérant, qui présente la France, à travers une mise en scène coloniale déjà bien huilée depuis la fin du XIXe siècle, comme la seule capable d'apporter savoirs et éducation. Pour comprendre les enjeux et les stratégies de communication autour de la mission de Germaine Casse, il faut en indiquer non seulement les acteurs et les organisateurs, mais aussi les artistes exposants, et enfin le public visé. C'est pourquoi le rôle de la Société coloniale des artistes français est à déterminer.
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La mission de Germaine CASSE à Pointe à Pitre, version définitive.pdf (398.4 Ko) Télécharger le fichier
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)

Dates et versions

hal-01935651 , version 1 (26-11-2018)

Identifiants

  • HAL Id : hal-01935651 , version 1

Citer

Christelle Lozère. "1923/1924, la mission de Germaine Casse à Pointe-à-Pitre". Éditions Esthétiques du Divers. Nos artistes aux colonies, Sociétés, expositions et revues dans l'empire francais, 1851-1940., pp.140-157, 2015. ⟨hal-01935651⟩
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