Nous les garçons et les filles. Revue jeune et valeurs sportives traditionnelles
Résumé
En décembre 1962, le bureau politique du Parti Communiste Français, dans un souci de dynamiser son influence auprès des jeunes, regroupe ses différentes éditions « jeunes » existantes en une seule. Dès Mai 1963, Nous, les garçons et les filles, devient le mensuel des jeunes communistes. A la même époque, émerge une presse jeunesse dominée par les revues commerciales, telle Salut les Copains. Dans un contexte favorable à l’épanouissement de la société de consommation et un développement de la culture de masse, les valeurs tendent à se transformer. La culture jeune participe de cette évolution. Dès lors, N.G.F., tout au long des 69 numéros de son existence, oscille entre adhésion à cette culture jeune et un positionnement empreint de revendications politiques et d’espérances sociales. Le sport, thème récurrent de la revue, permet notamment à celle-ci de se départir de ces concurrentes en revendiquant la transmission de valeurs éloignées de la culture jeune.
Ce travail, exploitant la totalité des numéros de Mai 1963 à Juillet 1969, montre que N.G.F. est dépositaire d’un sport de compétition valorisant l’effort, la persévérance et toutes autres valeurs inscrites dans le mythe olympique. Le travail récompensé du champion amateur, pour une jeunesse ouvrière en quête d’émancipation, permet une identification aux héros du stade. Ces derniers sont le plus souvent rapportés à leurs origines modestes et à l’exigence de leurs entraînements. Sur ces premiers éléments, il est possible de dire que N.G.F. défend une vision traditionnelle du sport en osmose avec la culture sportive des aînés. Pour autant, la défense d’un sport de compétition pour les femmes représente une avancée sur le plan des modèles de genre associés au sport.