Scolarisation de la danse : l’incompris artistique ? (1956-1995)
Résumé
« La production finale des élèves en danse ne peut se réduire à une simple prouesse technique ou sportive » (« Danse », Programme sportif UNSS 2008-2012). Plus d’un demi-siècle après les propositions résolument artistiques des pionnières de la danse à l’école (Arguel,1992), la fédération du sport scolaire invite les acteurs contemporains de l’Éducation Physique à mieux cerner les enjeux éducatifs, la démarche d’enseignement et les finalités de cette activité physique artistique. Comme si le temps long de la scolarisation de la danse, dont les prémices sont repérables au cœur des années 1950 (Bertrand, 1956), n’évitait pas les confusions et incompréhensions entre performance sportive et artistique, la technique comme fin ou outil, l’enseignant prescripteur ou guide du projet expressif de l’élève mais aussi entre production ou reproduction de formes corporelles.
Ne peut-on, dès lors, chercher quelques explications historiques sur la construction de cet incompris artistique qui oblige l’institution ou les concepteurs de la danse scolaire à réaffirmer régulièrement ses contours et ambitions éducatives ? Telle est l’ambition de cette communication. Avec les outils de l’historien, la quête de cet incompris artistique s’opère à travers l’analyse des contextes d’énonciation, notamment culturel et scolaire, des textes officiels, des débats d’acteurs via la revue professionnelle EPS et autres ouvrages de première main.
Ce cheminement met en relief la lenteur des textes régissant l’EPS à s’emparer pleinement de la dimension artistique de la danse. Ces atermoiements, sur fond de débats d’acteurs et de conceptions de la discipline, favorisent alors des temporalités différentes d’appropriation de la démarche d’enseignement par une profession ancrée dans des représentations (Vivier et col, 2012) et un habitus sportif (Erbani, 1983) dissonants. N’est-ce pas finalement une autre manière de lire, à travers cette discipline scolaire qui peut en être éloignée, les tensions entre tenants des Beaux-Arts ou Art contemporain ?
Ne peut-on, dès lors, chercher quelques explications historiques sur la construction de cet incompris artistique qui oblige l’institution ou les concepteurs de la danse scolaire à réaffirmer régulièrement ses contours et ambitions éducatives ? Telle est l’ambition de cette communication. Avec les outils de l’historien, la quête de cet incompris artistique s’opère à travers l’analyse des contextes d’énonciation, notamment culturel et scolaire, des textes officiels, des débats d’acteurs via la revue professionnelle EPS et autres ouvrages de première main.
Ce cheminement met en relief la lenteur des textes régissant l’EPS à s’emparer pleinement de la dimension artistique de la danse. Ces atermoiements, sur fond de débats d’acteurs et de conceptions de la discipline, favorisent alors des temporalités différentes d’appropriation de la démarche d’enseignement par une profession ancrée dans des représentations (Vivier et col, 2012) et un habitus sportif (Erbani, 1983) dissonants. N’est-ce pas finalement une autre manière de lire, à travers cette discipline scolaire qui peut en être éloignée, les tensions entre tenants des Beaux-Arts ou Art contemporain ?