, Enfin c'est hors de l'historiographie proprement dite qu'est interrogé le privilège de l'histoire à dire le vrai, dans des genres qui apparaissent dès lors comme autant d'alternatives. À commencer par l'essai, comme le montre Dominique Bertrand en analysant la réécriture montaignienne d

, En insistant sur le rôle méthodologique de la fiction, L. Rustighimontre que, si Rousseau sait se mettre en danger par le discours, ce n'est jamais dans cette réflexion historique, laquelle a pour fonction de dévoiler les « causes morales » des événements humains, et de déplacer l'intérêt pour les coutumes en une analyse des tendances morales. Que les relations entre écriture de l'histoire et « courage de la vérité » aient ainsi réuni de nombreux chercheurs sur des corpus aussi variés mérite, pour terminer, de poser une ultime question, à laquelle ce volume ne prétend pas répondre. Qu'est-ce que notre intérêt pour la parrêsia de l'historien d'Ancien Régime dit de notre propre idéal de l'histoire, de la façon dont nous nous représentons notre activité de chercheurs, ou encore de la place que nous désirons voir reconnaître aujourd'hui aux études historiques et littéraires, et de leur place réelle ? Il n'est sans doute pas indifférent que la publication des cours de Foucault sur la parrêsia ait pu susciter notre engouement en un moment où sont si fragilisées les conditions matérielles et symboliques de ce que l'on n'ose plus trop appeler la recherche de la vérité. Dans le même temps, il faut peut-être nourrir quelque méfiance à l'égard de l'image du parrèsiaste qu'a proposée Foucault à la suite de l'Antiquité, image peut-être trop fascinante et trop héroïque, Guillaume Du Bellay : la liberté facétieuse de Montaigne, aux accents diogéniques, est exhibée comme plus apte à la vérité franche que l'énonciation contrainte des rapports d'ambassade et de la relation historique. Delphine Amstutz propose de même de voir dans le genre du traité politique une occasion pour Guez de Balzac d'évoquer le passé récent de la monarchie française, en proposant une critique équivoque de l'absolutisme, grâce aux personae parrèsiastes de Mécénas

K. Abiven,

&. Welfringer,