Les projets collectifs de développement en Palestine : Diffusion de la vulgate néolibérale et normalisation de la domination
Résumé
Au lendemain de la création de l’Autorité palestinienne en 1994, une multitude d’acteurs se met à réaliser des projets collectifs de coopération au développement sous l’égide des bailleurs de fonds internationaux . L’analyse d’un projet financé par la Banque mondiale illustre la façon dont le projet devient un réseau de pouvoir, qui produit aussi bien les normes gestionnaires que les mécanismes nécessaires à leur application auprès des bénéficiaires de l’aide . Cela contribue à transfigurer le développement en une croyance dominante, fondée sur une lecture néolibérale et post-conflit de la société palestinienne . Au nom de la coordination pour la « bonne gouvernance,» cette mise en réseau structure le cadre de l’interaction des bénéficiaires de l’aide, tout en construisant un nouvel espace social : le « monde du développement.» Si l’adhésion des acteurs locaux à cette croyance se traduit par leur intériorisation des normes rationnelles, elle entraîne une nouvelle manière de percevoir la réalité sociale . De ce fait, un nouveau système de valeurs s’établit . Une nouvelle hiérarchie sociale s’instaure dans la « Palestine des bailleurs de fonds,» au sommet de laquelle se trouvent les bailleurs internationaux . Si l’article se fonde sur le cas palestinien, il aborde une thématique globale, celle de l’instrumentalisation de la « société civile » par les organisations internationales afin d’instaurer l’économie de marché dans les pays dépendants de l’aide dédiée au développement.
Au lendemain de la création de l'Autorité palestinienne en 1994, une multitude d'acteurs se met à réaliser des projets collectifs de coopération au développement sous l'égide des bailleurs de fonds internationaux. L'analyse d'un projet financé par la Banque mondiale illustre la façon dont le projet devient un réseau de pouvoir, qui produit aussi bien les normes gestionnaires que les mécanismes nécessaires à leur application auprès des bénéficiaires de l'aide. Cela contribue à transfigurer le développement en une croyance dominante, fondée sur une lecture néolibérale et post-conflit de la société palestinienne. Au nom de la coordination pour la « bonne gouvernance,» cette mise en réseau structure le cadre de l'interaction des bénéficiaires de l'aide, tout en construisant un nouvel espace social : le « monde du développement.» Si l'adhésion des acteurs locaux à cette croyance se traduit par leur intériorisation des normes rationnelles, elle entraîne une nouvelle manière de percevoir la réalité sociale. De ce fait, un nouveau système de valeurs s'établit. Une nouvelle hiérarchie sociale s'instaure dans la « Palestine des bailleurs de fonds,» au sommet de laquelle se trouvent les bailleurs internationaux. Si l'article se fonde sur le cas palestinien, il aborde une thématique globale, celle de l'instrumentalisation de la « société civile » par les organisations internationales afin d'instaurer l'économie de marché dans les pays dépendants de l'aide dédiée au développement.
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